Entre Le Nouvelliste et moi, c’est un mariage de quarante-trois ans scellé en juin 1975. Un mariage qui n’ouvrira jamais sa porte au divorce puisqu’ayant été conçu sur ce circuit sportif permanent que représente le « Temple des Chauvet ». Témoin de cette union sportive, Jacques Deschamps Fils, un jeune passionné du noble art qui a offert à notre pays son premier festival de boxe internationale en mars 1975 au parc Sainte-Thérèse de Pétion-Ville.
Jeune chroniqueur sportif militant à Radio Progrès à cette époque, j’avais accompagné Jacky sur la voie de la promotion de cette grande première qui réunissait des pugilistes tels que les Jamaïcains Errol West et Yvon Sutherland, le Trinidadien Hubert Blake et notre compatriote Yves Jeudi.
Trois mois plus tard, Jacky Deschamps m’a permis de franchir la porte du Nouvelliste où j’ai eu le privilège de collaborer avec des sommités de la presse, notamment le légendaire Carlo Désinor, l’une des plus belles plumes de l’histoire du journalisme. Polyvalent, Carlo rédigeait des articles sur le sport avant mon arrivée au grand quotidien de la rue du Centre en juin 1975. Mais puisqu’il avait trop de poids sur ses épaules, Le Nouvelliste du engager un chroniqueur pour remplir quotidiennement ses colonnes sportives. L’heureux élu, ce fut moi. Un tribut de reconnaissance à Jacky Deschamps pour m’avoir offert l’opportunité d’intégrer cette grande et respectable famille journalistique où j’ai décroché mes premières médailles sur la scène de la presse sportive. Pierre-Robert Auguste gravit la tribune du Nouvelliste peu de temps après.
Jeunes rédacteurs, Pierre-Robert et moi, nous avions bénéficié de l’encadrement du trio Lucien Montas – Max Chauvet – Clarens Pierre-Pierre et de l’expérience d’Aubelin Jolicoeur et de Gérard Jolibois, deux monstres sacrés du journalisme en Haïti. Sur le podium du 120e anniversaire du doyen de la presse haïtienne, j’adresse un bouquet de félicitations à tous ceux qui, sous la direction du tandem Max Chauvet – Frantz Duval, travaillent inlassablement pour maintenir Le Nouvelliste au sommet du château médiatique en Haïti.
Autour de cette table de célébration, un salut fraternel et une pensée spéciale à l’auteur de la rubrique «Hier, aujourd’hui et peut-être demain», l’illustre Carlo Désinor qui, lors de mes premiers pas sur le terrain de ce monumental quotidien, m’encourageait chaque jour à foncer. Il était incontestablement le capitaine de l’équipe du Nouvelliste. Honneur et mérite à tous ceux qui ont érigé le premier édifice de la presse haïtienne.
Raymond Jean-Louis
lenouvelliste.com