Le Tae Kwon Do haïtien verrait-il le bout du tunnel ?

Le nouveau comité qui gère la Fédération haïtienne de Tae Kwon do semble vouloir réaliser un grand coup avec un championnat national de Tae Kwon do que disputeraient 170 athlètes au gymnasium de la rue Romain ce week-end. Une compétition qui devrait servir aussi de test à tous les niveaux

En transformant son Association haïtienne de Tae Kwon Do qui a joué le rôle de fédération pendant des décennies en Fédération haïtienne de Tae Kwon Do, Leo Cartraight a peut-être réussi une sortie avec honneur. Il aura enfin compris qu’il fallait changer la structure pour ouvrir le Tae Kwon Do trop longtemps fermée à un possible développement. Mais que de temps perdu dans un schisme larvé qui a vu le Tae Kwon Do perdre tant de ses fils ? Que de lacunes aussi dans les techniques enseignées et les terminologies utilisées dans beaucoup de clubs non affiliés à l’Association haïtienne de Tae Kwon Do et évoluant sans supervision d’aucune direction technique compétente ? Que de frustrations pour des athlètes qui, voulant pratiquer une discipline chérie, se sont vus contraindre de ne disputer aucune compétition nationale officielle parce que tout simplement leur club n’est pas de l’association officielle mais d’une association parallèle alors que l’association officielle fonctionnait en lieu et place d’une fédération sans avoir le statut nécessaire.

Réussir le pari de réunir 170 athlètes est déjà intéressant pour le comité qui gère la nouvelle fédération. Cependant, le nombre d’athlètes réunis aussi suscite de nombreuses interrogations. Combien d’athlètes licenciés la Fédération haïtienne de Tae Kwon Do enregistre-t-elle ? Combien de clubs reconnaît-elle ? D’où proviennent ces 170 concurrents ? Quel a été le processus de qualifications de ces athlètes pour la phase nationale ? Pourquoi certaines écoles tardent-elles à monter dans la barque ? Quelle est la compétence des Kyo Sa nim (enseignant) qui enseignent le Tae Kwon Do dans les différents clubs recensés par la fédération ? Quelles relations entretiennent-elles avec désormais deux fédérations de Tae Kwon Do ITF dans le pays puisqu’après avoir fondé une fédération de Tae Kwon Do ITF en 2008, Roody Étienne aurait remis ça en fondant une nouvelle fédération de Tae Kwon Do ITF en juin 2018 pour l’on ne sait quelle raison ? Quel travail la commission technique au sein de la fédération a-t-elle réalisé pour que l’enseignement du Tae Kwon Do respecte les normes dans tous les clubs de Tae Kwon Do pour que l’athlète, peu importe le club auquel il est affecté, apprenne les techniques dans leur appellation universelle ? Qu’est-ce qui est fait pour que l’athlète, quelle que sa provenance, soit informé des nouvelles règles en application dans les Kyorugui (combat) afin d’être apte à représenter le pays dans les compétitions internationales s’il a le talent pour remplir cette tâche ?

Certaines questions trouveront peut-être réponse lors de la conférence de presse d’avant compétition qui sera donnée le 24 août prochain. D’autres trouveraient leurs réponses à partir de l’évolution des athlètes sur le tapis pendant la compétition et le comportement des arbitres dans l’ensemble. Toujours est-il que relever le défi de réaliser une compétition, qui se prétend nationale, avec 170 athlètes augure de l’espoir, que l’ère qui commence est prometteuse pour le Tae Kwon Do.

 

 

 

 

 

 

 

Enock Néré

lenouvelliste.com

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