Le centre Sport pour l’Espoir Haïti fait l’objet d’un audit caribéen

Inauguré le 15 juillet 2014, le centre Sport pour l’Espoir Haïti, construit par le Comité olympique international, fait l’objet depuis juin 2018, à la demande des responsables du CIO et du Comité olympique haïtien, d’un audit de sa gestion durant ses 4 ans d’existence. Il s’agit pour le Dr Hans Larsen de « rendre le centre plus performant ».

Ils sont tous des experts de haut niveau, les membres du comité, présents en Haïti pour auditer l’unique centre olympique du pays. Ce sont, en effet, Damian Bauchau, co-fondateur et directeur de l’Unité “Caribbean”, membre en chef de ce comité, assisté par Eddy Couriol, responsable du CREPS de la Guadeloupe et Myriam Eluther, consultante spécialisée dans les audits d’organisation financière et juridique.

La mission du comité dévoilée

Le comité a commencé ses travaux, le vendredi 14 septembre pour y mettre un terme mercredi 19 septembre. Dans une conférence de presse, donnée au local du centre, Damian Bauchau a dévoilé la mission qu’il aura à réaliser en Haïti. « Notre mission a été commanditée par le Comité olympique international (CIO), relayé sur place par le Comité olympique haïtien (COH). Ce sont en effet nos commanditaires. Ils nous ont commandé une mission d’audit du centre Sport pour l’Espoir Haïti. Une mission d’évaluation, de diagnostic d’un état des lieux des activités du centre et de son fonctionnement depuis ses 4 années de mise en service », a clairement expliqué l’expert du CIO.

Bernard Daniel (décédé) à Bony Georges en passant par Robert Duval, Guy-Nicole Lafontant Lémithe et quatre directeurs et/ou directeurs (a.i) se sont succédé aux commandes de l’unique centre olympique du pays. D’où l’importance de la mission commandée par le CIO. À ce sujet, Damian Bauchau précise : « D’abord, nous aurons à porter un regard et une analyse sur son mode de fonctionnement, sa gouvernance. Nous aurons aussi à travailler avec toutes les parties prenantes du centre, les utilisateurs et les partenaires potentiels pour essayer de tracer un plan d’action et de dégager des perspectives pour les quatre prochaines années, soit jusqu’en 2022 ».

Et le CIO va se désengager

L’instance suprême du sport olympique va passer de la parole aux actes s’il faut se fier aux propos de Damian. « Nous avons déjà réalisé la phase diagnostic en juin 2018. Nous revenons pour travailler sur le plan d’action et les perspectives. Dans le cadre de cette mission, la commande est assez particulière puisque ce travail se réalise dans un contexte assez particulier, un contexte où le CIO a été le partenaire et financeur principal du centre depuis sa création. Et comme prévu dans les échanges qui ont lieu au moment de la création de ce centre, le CIO se désengage progressivement, non pas pour disparaître, mais pour prendre part beaucoup plus minime au pilotage et à la gestion de ce centre », a-t-il ajouté pour rassurer les responsables haïtiens.

Avant de jeter l’éponge définitivement, le CIO entend confier le centre en de bonnes mains. « Aujourd’hui, la mission qui nous est confiée, c’est de voir quelles sont les conditions dans lesquelles les acteurs haïtiens (tous confondus) peuvent véritablement assurer le pilotage et la gouvernance de ce centre. Quels sont les moyens financiers durables qui pourront permettre au centre de fonctionner et quelle est la stratégie à développer pour diversifier les sources de financement et permettre au centre finalement d’entrer dans une durabilité? », s’est demandé Damian Bauchau, assis à côté de Marilyn J. Paul qui gère les affaires courantes du centre avec le Dr Hans Larsen, Eddy Couriol et Myriam Eluther.

Les fonds alloués au centre dévoilés

S’exprimant sur la nécessité de cet audit, le président du COH, a laissé entendre : « Il faut savoir où l’on est et où l’on doit aller. Après 4 ans d’existence, nous avons demandé de nous dire où nous sommes, quelles sont les erreurs commises, quelles sont les améliorations à apporter, essayer de voir ensemble une vision d’avenir et comment rendre ce centre pérenne ? C’est une mission de haut niveau qui commence à rencontrer tout le monde. »

Sans langue de bois, le Dr du COH dévoile les fonds alloués par le CIO au centre Sport pour l’Espoir Haïti avant de préciser que le centre olympique est ouvert à l’État haïtien en vue de lui rendre plus performant. « Tout a commencé avec 960 000 dollars américains de budget annuel. Il était passé ensuite à 765 000 dollars, et passera bientôt à 600 000 dollars. Ces fonds proviennent uniquement du CIO. On a fait l’ouverture sur le MJSAC. Le ministre des Sports est actuellement membre du conseil administration du centre. Nous avons déjà contacté le nouveau ministre, Edwing Charles, pour pouvoir aborder le sujet et discuter ensemble pour explorer les pistes de solutions et de participation. Ces dernières peuvent effectuer sous diverses formes (économiques directes ou indirectes) ou par le déplacement de certains spécialistes ou experts du ministère vers le centre ».

Créer des nouveaux champions

Le Dr Larsen ne tarit pas d’éloges sur le centre. Toutefois, il veut avoir l’expertise de tout le monde pour le bien-être du centre : « Nous voulons rendre le centre plus performant qu’il ne l’est aujourd’hui et pour pouvoir sortir des champions à partir du centre. C’est le seul centre en Haïti où vous avez l’hébergement, la restauration, les infrastructures et un minimum d’entraîneurs sur place. C’est un bijou qu’il faut conserver et développer. Nous ne pouvons pas le faire tout seul, il faut le faire avec l’État et avec la coopération externe, avec les gens qui ont le savoir-faire. Le Creps produit 40% des champions olympiques français. Il sait quoi faire et il sait comment agir. Il a une connaissance que nous n’avons pas. Je pense qu’il pourra nous aider à créer des champions », a-t-il conclu.

Dans le camp haïtien, on est unanime à reconnaître que la dimension caribéenne, apportée par ces experts qui ont eu également l’expertise du directeur du centre de la République dominicaine, est importante pour l’avenir du centre Sport pour l’Espoir Haïti. Toujours est-il que l’on suivra de près ce que cela va donner dans les prochains 4 ans.

 

 

 

 

 

 

 

 

lenouvelliste.com

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