Longtemps sollicité en sélection nationale, Hervé Bazile a disputé sa première compétition sous les couleurs haïtiennes avec la Gold Cup 2019. Pour le Nouvelliste, il revient sur sa compétition tout en jetant un regard plein d’espoir sur l’avenir et la perspective de disputer la Coupe du monde 2022 au Qatar.
Enock Néré : Une semaine après la finale de la Gold Cup, éprouvez-vous des regrets?
Hervé Bazile : Oui évidemment, je pense réellement que cette Gold Cup pouvait arriver chez nous. La dynamique de l’équipe était à une phase positive. Il a fallu des événements extérieurs qui dépassent le football pour anéantir notre rêve. Sans ça,( je parle avec beaucoup de prudence) nous aurait avec beaucoup de prudence dans mes paroles, il nous serait permis d’accéder à la finale et la remporter.
E.N. :Vous êtes un professionnel. Mais à vous voir dans l’équipe, on a l’impression que vous rêviez d’un coup d’éclat pour votre première compétition sous ce maillot.
H.N : Vous savez, à l’instant où j’ai su que je ferai partie de cette aventure, je me suis donné la mission d’effectuer ce que personne n’avait encore réussi et de finir à la plus haute marche du podium. Malheureusement, comme dit précédemment, des événements extérieurs sont venus éteindre cet objectif. Mais une autre part de moi- même et fière d’avoir réussi avec l’aide de l’équipe du staff et de la fédération à écrire avec de l’encre indélébile une nouvelle page du foot haïtien et rentrer dans l’histoire.
E.N. : Qu’est-ce qui vous avait empêché de rejoindre le team Haïti jusqu’ici?
H.N : C’est vrai que la sélection m’attend depuis longtemps. Mais à aucun moment, je n’ai refusé de venir en sélection, j’étais sur le point de venir à l’époque de l’ancien sélectionneur pour la Copa America, certaines choses se sont passées qui m’ont frustré. Vexé, j’ai pris la responsabilité auprès des médias haïtiens sur le fait de refuser la sélection en sachant que rien de tout cela n’a été vrai, mais il me fallait du temps pour pouvoir me recentrer et donner le meilleur de moi-même à mon pays.
E.N. :Quel est le joueur qui vous a le plus marqué dans ce groupe ?
H.N : Je pourrais citer les 23. Mais si je dois en citer deux, je noterais Bryan Alcéus et Saba.
E.N.: Regrettez-vous de n’avoir pu jouer pour Haiti plus tôt ?
H.N : Je dirais oui et non si les choses se sont passées ainsi, c’est que ça ne devait pas être le moment, mais l’essentiel aujourd’hui est que j’ai pu enfin porter ce maillot et faire partie de cette famille .
E.N. :Après votre penalty réussi contre le Canada, vous vous frappez le torse pour envoyer quel message ?
H.N : Marquer un but procure une émotion que peu de choses dans la vie offre. Il faut avant tout savoir que les joueurs on placé en moi beaucoup de confiance. Lors de cette célébration, c’est un message en disant à l’équipe et à mon pays que je suis bel et bien là et que je suis prêt à combler les attentes et endosser les responsabilités .
E.N. : Le public haïtien peut-il compter encore sur vous lors de la Concacaf Nations League ?
H.N. : Aujourd’hui, je me suis dans les meilleures conditions pour aider l’équipe à parvenir à ces objectifs à moyen et à long terme, je suis sélectionable et si on fait appel à moi, je m’investirai de toutes mes forces
E.N. : Parlez nous de ce que vous avez ressenti dans ce groupe pour cette première compétition.
H.N. : Les mots me manquent tellement cette aventure a été extraordinaire…
Pendant toute cette compétition et cette préparation, l’ambiance a toujours été saine . C’est important de le souligner, je pense que ça a eu une part importante dans notre réussite .
Pour être franc avec vous, c’était ma première fois. Mais le groupe, le staff ainsi que toutes les composantes de la sélection m’on donné la possibilité d’apporter mon expérience et de prendre une place dans cette sélection mais tout ça n’aurait pas été possible si mes performances sur le terrain n’étaient pas bonnes.
E.N. : Pouvons – nous rêver de mondial en 2022 ? -Haïti est 11e de la Concacaf avant la Gold Cup et selon la décision de cette confederation, il faudra faire partie des 6 premiers au moment du tirage au sort pour disputer directement les trois billets qualificatifs. Sinon, il faudra disputer une longue compétition en vue des barrages.
.H.N. : Oui, nous pouvons être au mondial 2022. La FIFA a mis en place un nouveau format des éliminatoires concernant la zone Concacaf qui restreint le nombre de participants dans notre zone. Actuellement 11e de la zone Concacaf avec seulement 123 points de retard sur le Salvador 6e. Nous avons comme principal objectif d’engranger le maximum de points lors de cette nation league avant l’édition du classement en juin 2020 afin de mettre toutes les chances de notre côté.
Si nous ne nous trouvons pas dans le tableau final , nous doublerons d’effort pour obtenir la 7e place et nous retrouver dans les 4 premières places de ce tableau . Tout cela pour vous montrer notre détermination d’y être . Que cela soit par la grande porte , les fenêtres du couloir ou par la plus petite lucarne de la porte du garage, nous passerons.
Propos recueillis par Enock Néré
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