Tseugui, tchigui, makki, tchagui… entendez par là, position, coup de poing, défense, coup de pieds. Les armes du corps étaient en évidence aux examens de passage de grade réalisés par Elite Taekwondo club ce mercredi. Echauffement, maîtrise des combinaisons, l’exécution des techniques mais surtout l’identification des différentes techniques, ont fait l’essence de ce passage de grade en dépit du fait que certaines techniques, ont été énoncées en anglais et non en coréen.
Pour Michel Stéphane et Adriana Sosa qui passaient leur examen pour l’obtention de la ceinture verte, le travail paraissait moins ardu puisque le nombre de techniques à maîtriser était peu nombreux. Cependant pit tchagui, Dolyo tchagui, ab tchagui…sont des techniques qui exigent une grande maîtrise en dépit du fait qu’ils soient des techniques de base. Ces athlètes, qui devaient montrer une bonne maîtrise de ces techniques ont satisfait aux exigences des examinateurs.
Pour Edouard Philibbert, Vertilus Garry, Ecclésiaste Dorfils, Ciglaise Eder, Sajours Junior et Clergé Webs qui briguaient un 2e dan, le travail a été plus ardu. Pendant plusieurs minutes, ils ont exécuté des combinaisons de coups de pied sur la demande des examinateurs tout en ayant soin de ne pas exécuter une technique yop (latéral) pour une techinque ab (avant), ni un pit (arrière) pour un bandal ab (ascendant avant), un bandal (ascendant) pour un nellyo (descendant), un tuyeu yop (lateral sauté) pour un nellyo (ascendant)… Chaque examiné exécutait la liste de techniques sollicitées avec précision.
C’est un ouf de soulagement qui a accueilli le merci des examinateurs après plusieurs heures. « On attendait ce moment depuis si longtemps », s’exclame Sajour Junior. A 32 ans depuis le 13 janvier, ce père d’un enfant qui vit en union libre regarde sa compagne venue assister à l’examen avec une certaine fierté. Il a réussi avec brio en dépit du fait qu’il a passé son examen en délicatesse avec sa cheville droite. Pratiquant le Taekwondo depuis l’âge de 7 ans, Junior est 1er dan depuis 14 ans et rêvait de franchir cette étape pour progresser vers son rêve d’avoir au moins un 5e dan afin d’ouvrir sa propre école de Taekwondo. Assez bon techniquement pour être un bon combattant, il n’ambitionne pas pourtant de participer aux Jeux Olympiques ni au championnat panaméricain de Taekwondo (voir encadré en dessous). Il veut continuer d’étudier avec Elite et progresser dans cette voie martiale avec une école affiliée à Elite Taekwondo au Canada de Clerveaux Ferrere et dont les grades décernés sont reconnue par l’Association mondiale de Taekwondo (World Taekwondo Federation) et sanctionnée par le Kukkiwon après la ceinture rouge avancée.
Elite Tae Kwon Do est une école fondée en 2000 et qui est maintenant dans 5 villes du pays (Gonaïves, Cap-Haïtien, Port-de-Paix, Jacmel et Port-au-Prince) mais qui est la victime du schisme qui existe dans le Tae Kwon Do haïtien depuis la reconnaissance de l’Association haïtienne de Tae Kwon Do de Leo Cartraight par le comité Olympique Haïtien en lieu et place d’une fédération nationale. Léo Cartraight s’est amendé depuis et a transformé son association reconnue en fédération en redéfinissant ses normes. Malheureusement, même avec son statut de fédération dirigée par un nouveau comité, la Fédération haïtienne de tae kwon do tarde encore à réunir toutes les associations haïtiennes de Tae Kwon Do y compris Elite.
Enock Néréle
lenouvelliste.com