À l’initiative de la Fondation « Toup pou yo », la famille sportive haïtienne, bien épaulée par les membres issus, entre autres, de la société civile et des parlementaires, s’est réunie, le mercredi 6 juin, à Royal Oasis Hôtel, pour participer au cocktail de lancement du projet visant à construire un nouveau stade en Haïti.
La salle bien décorée, aérée et assortie d’un jeu de lumières intéressant, ne fait que rehausser l’éclat de l’évènement. Que dire de la projection d’une vidéo dans laquelle on peut voir les images de plusieurs grands stades des pays ayant l’habitude de croiser le fer avec les Grenadiers ? Un groupe musical traditionnel, interprétant des anciennes versions dans le répertoire de la musique haïtienne, enchante le cœur des gens ayant fait le déplacement.
Frantz Exil, membre de la fondation « Toup pou yo » au même titre que le sénateur Pierre Paul Patrice Dumont, Kesner Pharel, Guy Allen, Reynald Dévilmé, Marina Gourgue, Jessie Pierre et Philippe Vorbe (ces deux derniers ayant brillé par leur absence), a, dans son statut de MC de la soirée, placé l’évènement dans son contexte avant d’inviter le Dr Dévilmé à prendre la parole. En effet, l’ancien joueur du Don Bosco FC (Pétion-Ville), l’air décontracté, mais sûr de lui, en a profité pour retracer l’histoire du football national.
Après avoir fait mention des différents membres de la fondation « Toup pou yo », l’éminent journaliste sportif, devenu sénateur de la République, Patrice Dumont, n’a pas mâché ses mots pour dénoncer voire mettre à nu, la situation plus que lamentable et chaotique du stade Sylvio Cator, fondé en 1952 sous la présidence de Cincinnatus Leconte. À ce sujet, il crie : « Nous ne voulons plus assister au stade Sylvio Cator à des matches où nous n’avons pas le droit d’éprouver des besoins d’ordre physiologique, où nous n’avons pas le droit de nous faire accompagner par nos fiancées ou nos femmes, où nous n’avons pas le droit de nous asseoir sans nous inquiéter de quelques éléments disgracieux qui peuvent prendre droit sur les sièges qui nous ont réservés sans qu’il n’y ait des senteurs désagréables ».
Revenant sur terre, après avoir fait la radiographie de l’unique stade du pays, il a relativisé en disant : « Que nous ayons le devoir de savoir nous indigner, de savoir ressentir la fierté de nos réalisations collectives ou de nos installations sportives. Nous n’avons pas dit que nous allons construire tout de suite un stade. Cependant, nous autres de la fondation, nous croyons fermement que nous pouvions faire un faisceau afin de mettre ensemble nos moyens financier pour matérialiser le rêve de voir Haïti posséder une nouvelle infrastructure sportive capable de rivaliser celles que possèdent les autres pays de la région. Après deux, trois ou quatre ans, les fonds ramassés seront remis au gouvernement. Ce faisant, nous pourrons dire que nous avions participé à la construction d’un nouveau stade en Haïti. »
Dans la foulée, le sénateur du département de l’Ouest a fait appel à des vedettes ayant marqué l’histoire récente de notre football : Bruny Pierre Richard, Peter Germain, Wébbens Princimé et des femmes jouissant d’une très bonne réputation dans le milieu sportif du pays, certaines d’entre elles, anciennes vedettes de football ou de volley-ball : Hermite Adam, Margareth Graham ou encore Solange Maître. Au fait, de façon symbolique, il a remis un chèque de 600 000 gourdes en vue de la réalisation du projet visant à construire un nouveau stade. Deux tableaux, offerts par les frères Gabriel, ont été mis aux enchères. Tout compte fait, c’est Jean Jonas Elysée qui a raflé la mise avec le montant de 2 800 dollars américains pour l’un des deux.
On est unanime à reconnaître que l’initiative entreprise par des responsables de la fondation a été saluée par tous les gens faisant le déplacement à Oasis. Jean Rénel Sénatus, sénateur de l’Ouest, promet d’accompagner son collègue parlementaire Dumont afin de doter le pays d’une législation sportive. D’autres encore ne tarissent pas d’éloges à l’égard des initiateurs tout en espérant, disent-ils, qu’ils auront les moyens de leur politique pour atteindre l’objectif fixé. Toujours est-il que pour l’heure, ni le lieu ni le montant de la construction du nouveau stade n’ont été dévoilés par les responsables de la fondation.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la fondation « Toup pou yo », dans sa mission de recueillir des fonds pour la construction d’un grand stade en Haïti et des installations sportives de plus petites dimensions, a pris un très bon départ si l’on tient compte de l’affluence des gens ayant pris d’assaut, le mercredi 6 juin, l’hôtel Royal Oasis et des secteurs auxquels ils appartiennent. Reste à savoir s’ils se montreront généreux quant à la matérialisation de ce projet, considéré comme un rêve pour plus d’un.
Legupeterson Alexandre
lenouvelliste.com