En juin et en juillet, le basket-ball haïtien fera son retour sur la scène internationale. Pour évoquer l’actualité du basket haïtien, Le Nouvelliste s’est entretenu avec Alph Pélissier Ulysse.
Alph Pélissier Ulysse : Effectivement. Pour cette période estivale, nous allons participer à deux compétitions internationales. En juin, au Suriname, on jouera dans la catégorie senior garçon. En Colombie, en juillet, avec l’équipe féminine U23, on prendra part au tournoi de basket 3×3 qui aura lieu lors des jeux de Barranquilla. Pour ce qui est des préparatifs, je peux vous avouer que nous avançons lentement, faute de moyens financiers. Mais, au cours de ces deux prochains mois (mai et juin), nous devrions commencer à intensifier la préparation. La direction technique et le « general manager » des sélections ont déjà élaboré tout un calendrier de préparation pour les deux sélections.
LN : Est-ce qu’on peut dire qu’Haïti est prête à tout point de vue. Dans le cas contraire, qu’est ce qui vous manque ?
APU : Malheureusement, nous ne sommes pas prêts à tout point de vue. Concernant la sélection féminine, on est plus tranquille pour ce qui est de la participation aux jeux de Barranquilla, car c’est le Comité olympique haïtien (COH) qui prend en charge les dépenses. Pour la sélection masculine senior qui devrait en principe faire son retour sur la scène internationale après 37 ans, nous n’avons reçu jusqu’à date aucun support financier alors que nous sommes à deux mois de la compétition. Au niveau du bureau fédéral, nous sommes inquiets, mais nous restons confiants.
LN : Que fait l’État, en particulier le MJSAC, pour voler au secours de la sélection nationale ?
APU : En fait, une sélection nationale dans tous les pays du monde est une affaire d’État. Nous espérons vivement que l’État haïtien apportera son support financier. Depuis le début du mois de mars, nous avons soumis un dossier complet de demande de support au MJSAC. Nous attendons jusqu’à présent une réponse. Que je souhaite positive. Toutefois, nous restons confiants, car nous pensons que face à cet évènement historique, l’État haïtien ne saurait rester indifférent.
LN : Qu’en est-il du secteur privé ?
APU : Du côté du secteur privé, assez souvent, nous recevons des supports ponctuels pour nos différentes activités. Actuellement, les négociations sont en cours. Nous avons des promesses, mais rien de concret.
LN : On dirait que Skal Labissiere a décliné l’invitation de la FHB ?
APU : Au niveau du bureau fédéral, nous ne voulons pas utiliser le mot « décliner ». Skal n’a pas décliné. Il a reçu l’invitation avec beaucoup de joie et de fierté. Cependant, il nous a envoyé une lettre pour nous expliquer qu’il doit soigner une blessure qui lui a causé beaucoup de problèmes à la fin de la saison. Il vient aussi de changer d’agent. Cela dit, il se trouve à une phase cruciale de sa carrière. Il a aussi des engagements pendant cette période avec son club. Tenant compte de tous ces points, en commun accord avec le staff technique et ses parents, il nous a demandé de ne peut pas le convoquer pour la première phase de l’AmeriCup 2021. Au fait, notre staff technique a compris l’enjeu pour la suite de la carrière de Skal. Ainsi, il a résolu de ne pas l’appeler. On souhaiterait qu’il soit avec nous lors de la deuxième phase.
LN : Un évènement majeur attend la FHB : la Jumstart NBA Digicel 2018. Dites-nous, ça s’annonce comment ?
APU : Ce sera évidemment un évènement majeur. En effet, ça va être la première participation officielle de la NBA à une activité de cette envergure en Haïti. Nous poursuivons avec les préparatifs. Nous avons bouclé les trois camps et, durant ce week-end, nous devrions publier la liste des 72 enfants (U14 et U16) qui devront participer aux deux journées, les 12 et 13 mai. Soulignons que 10 coaches haïtiens devront accompagner les coaches de la NBA.
LN : Où est passé Jasson Valbrun ?
APU : Jasson Valbrun est bel et bien présent au sein de la FHB. Depuis le mois de mars, en commun accord avec le bureau fédéral, il est devenu conseiller spécial de la FHB. Il apporte toujours son plein soutien au développement du basket haïtien. Pour le moment, nous sommes à une phase de restructuration de la direction technique nationale. Entre-temps, le conseiller technique Romuald Timothée est le numéro un de la direction. Si tout se passe bien, et ceci, sans aucune surprise, il devra être confirmé au poste de DTN au cours de ce mois ou le mois prochain.
LN : Sur le plan local, la FHB a-t-elle des échéances ?
APU : Nous devrions avoir plusieurs activités pour ce mois. Try-out pour la sélection nationale. La NBA Jumstart Digicel. Formation pour les entraîneurs avec le coach français Guy Arnaud (17 au 20 mai). Formation pour les opérateurs de table. Camp pour les joueuses présélectionnées (basket 3×3). Camp en collaboration avec Power Forward International. Et formation pour les moniteurs des écoles de basket.
L. N.: Pour clore cette interview, vous direz quoi au juste aux fans du basket qui rêve de voir Haïti faire son come-back sur la scène internationale ?
A.P.U. : Je leur demanderez de supporter les activités de la FHB. De ne pas hésiter à formuler des critiques, mais surtout je leur demanderez de rester confiants, car, après 37 ans, leurs rêves ne sont pas loin d’être une réalité. Imaginez un instant, vous vous assoyez devant votre téléviseur, vous vous rendez compte que l’hymne national est en train d’être fredonné par la sélection haïtienne de basketball. Ce sera sans doute wow ! Rien qu’à l’expliquer, ça fait vibrer. Et si, le 30 juin, nous rentrons avec le trophée…
Legupeterson Alexandre
lenouvelliste.com