La sélection haïtienne de football, qui aura à disputer du 2 septembre au 19 novembre la phase de groupe de la Ligue des nations, reste sous la menace permanente de la Concacaf. Cette dernière exige que le stade Sylvio Cator soit fin prêt pour accueillir l’évènement. Dans le cas contraire, dit-elle, les Grenadiers pourraient se voir pousser vers la sortie. Pour éviter ce qu’il appelle «une honte pour le pays», le ministre des Sports, visiblement inconfortable, espère stériliser l’environnement immédiat du stade avant de procéder à sa rénovation.
Voulant passer de la parole aux actes, le ministre des Sports, accompagné de Paul Éronce Villard, commissaire du gouvernement de Port-au-Prince ; James Saint-Jean, juge du tribunal de paix de la section sud de Port-au-Prince ; Jonathan Charlestin, directeur du domaine de la mairie de Port-au-Prince, et des agents de la police venus de la direction départementale de l’Ouest, a visité ce lundi 22 avril le parking et l’ancien local de Port-au-Prince Tennis club qui appartient au stade Sylvio Cator .
Sans surprise, le constat a été plus que lamentable. « J’ai déjà effectué plusieurs visites d’évaluation ici, mais, aujourd’hui, je voulais avoir une idée exacte de l’environnement immédiat du stade Sylvio Cator. J’ai pu voir qu’il y a, entre autres, des débris et des véhicules abandonnés; une auto parts et une banque de borlette », a constaté le ministre des Sports qui a dû faire appel à d’autres instances pour voler au secours du stade.
« J’ai écrit au président de la Fédération haïtienne de football pour lui demander de prendre des dispositions afin que l’environnement immédiat du stade soit stérilisé. Pour y arriver, je me suis fait accompagner du directeur du domaine de la mairie de Port-au-Prince, du commissaire du gouvernement de Port-au-Prince et d’un juge du tribunal de paix de la section Sud de Port-au-Prince. Pour tout remettre en ordre, je sais qu’il incombe à l’État de donner le ton », a poursuivi Edwing Charles avant d’évoquer le démarrage des travaux de rénovation du stade Sylvio Cator.
« Depuis tantôt deux à trois semaines, nous avons pris des dispositions avec la firme taïwanaise OECC pour effectuer des études topographiques. Nous aurons à recevoir les rapports de l’étude faite par la firme avant de statuer sur le coût et la durée que ces travaux vont prendre. Le stade n’appartient qu’aux gens qui jouent au football, mais pas à des occupants illégaux. De ce fait, le stade doit être prêt avant le mois de septembre. Ce serait une honte qu’Haïti soit exclue de la ligue A parce que nous n’avons pas un stade capable d’accueillir des étrangers », a-t-il lancé en guise de conclusion.
Le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, abondant dans le même sens, encourage les occupants illégaux à libérer l’environnement immédiat du stade. Dans le cas contraire, dit Paul Éronce Villard, ils pourraient être obligés de quitter l’espace de force. Même son de cloche de la part du directeur du domaine de la mairie de Port-au-Prince. « Ils ont 24 heures pour tout enlever », a déclaré Jonathan Charlestin qui a bénéficié du plein soutien de DJ Ben Constant, responsable logistique du stade depuis plus de 20 ans, qui s’est engagé en présence du ministre des Sports et du commissaire du gouvernement à débarrasser la cour du stade de tout objet encombrant.
Reste à savoir si ces occupants illégaux, qui semblent confortablement installés, vont libérer l’environnement immédiat du stade Sylvio Cator. « Nous sommes habitués, c’est du déjà vu », a lancé à voix basse un mécanicien pour ridiculiser les démarches entreprises par le ministre des Sports pour stériliser et rénover le stade. Toujours est-il que la menace permanente de la Concacaf, qui a donné jusqu’au mois de septembre à Haïti pour tout remettre en ordre, plane sur les épaules des autorités haïtiennes.
Legupeterson Alexandre
lenouvelliste.com