Le docteur Jean-Marie Fritz Henry s’est éteint vendredi soir (21 décembre 2018) des suites d’une longue maladie courageusement supportée, laissant les fans du Violette Athlétic Club orphelins de leur mentor et ceux du Racing Club Haïtien orphelins de leur plus sérieux moqueur.
Fils du Léogânais Eustache Henry et de Josette St-Paul originaire de Chantal, Jean-Marie Fritz Henry est né le 8 juin 1951 dans la ville des Cayes. Là, il fit ses études primaires chez les Frères de l’Instruction Chrétienne des Cayes, avant d’entamer ses études secondaires Odile Jacob jsuqu’en quatrième (secondaire). Passé la classe du brévet, Jean-Marie Fritz Henry rejoint le lycée Philippe Guerrier des Cayes pour terminer ses études classiques dans le même établissement. C’est l’époque où l’État valorisait les lycées. L’époque des médiocres étaient exclue. Le temps où beaucoup de ceux qui y enseignaient ne s’absentaient pas 5 mois sur 9 comme on le voit aujourd’hui. L’époque où ceux qui travaillaient ne passaient pas la majeure partie de leur temps à faire la promotion de leur «caloge privé» tout en insultant ceux qui fréquentent les lycées comme s’ils deviennent des parias de la société à cause du fait qu’ils fréquentent une institution publique.
L’époque où les imbéciles ne faisaient pas de l’élève du lycée une tare sociale et où l’élève du lycée ne rentrait pas dans le carcan dessiné par ces imbéciles pour se comporter réellement en tare sociale.
Le bac II obtenu, Jean-Marie Fritz Henry intègre la Faculté de médecine et de pharmacie où il fit ses études en médecine et se spécialisa en orthopédie. Jeune universitaire à l’époque où le Cayen Jean-Joseph Mathelier faisait les beaux jours du Violette, où le Violette Athlétic Club remportait la CONCACAF des Clubs Champions, où les Charlitte Eléazar, James Bolté, Édouard Vorbe, Charmant Henri-Claude, Jean-Joseph Mathelier offraient un football chatoyant aux mordus du ballon rond au stade Sylvio Cator, Jean-Marie Fritz Henry s’est épris tout simplement du Violette Athlétic Club. Il devient d’abord fan du Violette Athlétic Club puis médecin du club. Naturellement, sa passion le porte à aller plus loin que simple médecin du Violette Athlétic Club. L’orthopédiste qu’il était devint alors le docteur du football haïtien dans les faits même s’il n’occupait aucun poste au niveau de la fédération.
Toujours aux avant-postes lorsque le Violette Athlétic Club croise le fer avec le Racing Club Haïtien dans le grand derby national, Jean-Marie Fritz Henry devient le médecin connu de tous. Des fans du Violette qui trouvaient en lui un sérieux allié comme des fans du Racing Club Haïtien qui se cachaient pour lui lorsque le Racing Club Haïtien perdait pour éviter ses railleries, ou pour se moquer de lui lorsque le Racing Club Haïtien s’imposait. Sportif, il savait perdre avec dignité et gagner avec fierté. Les fans du Racing Club Haïtien savaient qu’il se comporterait en sportif dans la victoire comme dans la défaite et s’en réjouissaient.
En 1989, il franchit un palier et intégra le comité du «Vieux Tigre» pour la première fois. Il y restera jusqu’à sa mort en tant que président d’honneur après 29 ans de bons et loyaux services. La lutte pour la remontée du Violette Athlétic Club en première division reste le dernier grand combat sportif qu’a mené le jovial et bon vivant Dr Tatach avant le centenaire du doyen des Clubs d’Haïti. Si le club a échoué de peu dans sa course à un ticket pour la D1, devant Valencia FC de Léogâne, la montée en 2018, l’année du centenaire, restait son objectif. Le Violette Athlétic Club n’est plus qu’à une victoire de sa montée en D1 mais, si d’aventure il y parvient, Jean-Marie Fritz Henry n’aura même pas le temps d’annoncer à des hommes comme Julio Cadet, ou son collègue médecin Paul Berne, que le Racing Club Haïtien devra se préparer à relever les défis du Violette Athlétic Club en 2019. Il est parti avant.
Les funérailles du Dr Jean-Marie Fritz Henry seront chantées le samedi 29 décembre 2018 au Parc du Souvenir.
La famille du football haïtien pleure donc le départ d’un fan, d’un dirigeant, d’un médecin en personne. La mort du Dr Jean-Marie Fritz Henry laisse une veuve éplorée Josy-Anne Mirville Fritz Henry et ses deux filles orphelines de père, Gaëlle et Saskia.
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