Au terme de la première séance d’entraînement des Grenadières, effectuée, ce mardi 7 août au stade municipal de Meillac, suite à leur défaite (1-2) devant la Chine dans la Coupe du monde féminine U-20 de la FIFA, France 2018, le sélectionneur national, tout en exprimant ses regrets, en a profité pour justifier ses choix tactiques avant de se fixer sur le match contre le Nigéria. L’interview exclusive de Marc Collat !
Marc Collat : Quant on part avec un handicap de deux buts, ce n’est jamais facile de renverser la vapeur, surtout dans les circonstances où l’on a encaissé le second but. Que je sache, les Grenadières ont fait tout ce qu’il fallait pour essayer de revenir au score. De son côté, Nérilia a marqué, mais la défenseure chinoise a fait son boulot pour effacer ce but. Dans le haut niveau, ce n’est jamais facile. On méritait de sauver le point du match nul. Cependant, on ne peut rien y faire, car le sort en a voulu autrement.
LN : Dans le onze de départ, Rosiane Jean (# 13) a montré beaucoup de signes de faiblesse. Elle n’était pas du tout au rendez-vous. Avez-vous fait ce même constat ?
MC : Non, pas du tout. Aux entraînements, Rosiane m’avait donné des satisfactions. Je ne m’attendais pas sincèrement à ce manque d’efficacité défensive. Je ne veux pas pointer du doigt une joueuse, le football étant un sport collectif. Il fallait répondre collectivement aux intentions offensives de l’adversaire. C’est ce qu’on n’a pas bien fait alors qu’on l’avait mis en place lors de nos entraînements. On savait que les points forts de la Chine, c’était ses deux joueuses excentrées. On aurait dû pallier cela par une prise à deux comme on en avait parlé et travaillé à l’entraînement les jours précédents.
LN : Qu’en est-il de Mickerline Saint-Félix ?
MC : Mickerline nous a beaucoup apporté aux entraînements et aux matches précédents, disons mieux aux matches de préparation. Elle s’était montrée très utile par son jeu dos au but, et par son jeu de tête. En fait, contre la Chine, à chaque fois qu’on l’a alertée, c’était de la plus mauvaise des manières. On a balancé de longs ballons dans l’axe, elle était trop seule pour pouvoir répondre aux adversités de l’équipe chinoise et à contrôler ces ballons. Je crois qu’on a un peu failli dans le domaine du jeu long au lieu de passer dans les couloirs.
LN : Les trois changements effectués ont permis à l’équipe de monter en puissance. En prévision du match contre le Nigeria, est-ce que vous comptez conserver ces joueuses ?
MC : Rien ne laisse présager un tel scénario, car ça va être une opposition totalement différente face au Nigeria. En prévision à ce contraste, on doit tenir compte de l’état de forme de chacune pour savoir comment on va aborder ce match et étudier l’équipe du Nigeria à travers une séance de vidéo pour déterminer quel système on va mettre en place pour causer le plus de problèmes possibles aux Africaines. À l’issue des entraînements du mercredi, on va décider de l’équipe qui jouera contre le Nigeria.
LN : Au terme du match perdu (1-2) devant la Chine, n’avez-vous aucun regret ?
MC : Si, si, j’ai beaucoup de regrets. J’ai surtout le regret qu’on n’ait pas pu concrétiser dès les premières minutes du match vu notre domination et notre pressing. En revanche, on s’est fait piéger par un contre ultrarapide. Cette équipe de Chine n’est pas supérieure à la nôtre, mais elle a mieux joué que nous dans les deux parties importantes du terrain, soit dans leurs 18 mètres et dans les nôtres.
LN : Contre le Nigeria, ce jeudi 9 août à 10h30 (heure de Port-au-Prince), ce sera à quitte ou double. En fait, on n’a pas droit à l’erreur ?
MC : À n’en pas douter. Ce sera un match international de très haut niveau face à une équipe du Nigeria très puissante. J’ai pu voir son match contre l’Allemagne, c’est l’équipe la plus physique de notre groupe. Bien qu’il ait perdu, le Nigéria a tenu la dragée haute face aux Allemandes. On doit s’attendre à un match très musclé, difficile et compliqué athlétiquement. Toujours est-il que l’on va jouer à fond notre chance pour espérer franchir l’étape suivante.
LN : Pour la reprise des entraînements des Grenadières, elles n’ont pas toutes répondu à l’appel. Y a-t-il des blessées ?
MC : On a procédé à des séances d’entraînements les unes différentes des autres, car certaines joueuses ont joué et d’autres non. Vous savez, un match comme celui disputé contre la Chine laisse toujours des traces. Il y a des contusions, des crampes et des contractions musculaires, il faut être très prudent le lendemain, c’est ce qu’on a fait. On va encore faire de la récupération et des massages aujourd’hui.
Le Nouvelliste : Aucune inquiétude pour ces filles avant d’affronter le Nigeria, le 9 août au stade Marville ?
Marc Collat : Là-dessus, je suis persuadé que toutes les filles seront aptes à jouer. En fait, il ne s’agit pas de blessures très graves. Ce ne sont que des petits bobos. Il ne reste qu’à moi de faire le bon choix pour affronter le Nigeria.
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