La Fédération haïtienne de football, à travers la commission Ad Hoc du championnat national spécial, a publié le calendrier officiel de la compétition spéciale de cette année. Quatorze clubs répartis en quatre groupes seront à la recherche du titre. La FHF et les clubs tenteront à travers ce mini format d’atteindre trois objectifs majeurs. Il s’agit de faciliter la progression des joueurs pour les échéances internationales, permettre aux clubs de se faire une santé financière et surtout d’assurer la sécurité de tous les acteurs de concert avec les autorités compétentes en minimisant les risques.
La Fédération haïtienne va organiser, à partir du 16 mars, la deuxième édition du championnat national spécial en remplacement à la compétition régulière qui s’est arrêtée en 2020 à la suite d’une crise sans précédent qui a handicapé le fonctionnement de l’instance dirigeante du football. Quatre groupes ont été établis. Le groupe A rassemble le Real Hope Academy, tenant du titre, Ouanaminthe FC, Football inter club association (Fica) et l’Association sportive capoise (ASC). Le groupe B se partage entre le Tempête FC, le Baltimore SC, l’AS Mirebalais et le Triomphe AC de Liancourt. Dans le groupe C, on retrouve le Violette AC, le Racing club haïtien et le Don Bosco FC. Le Cavaly de Léogâne, la Juventus FC et l’America des Cayes composent le groupe D.
Le premier objectif est sportif
La dernier championnat national spécial a permis au Real Hope Academy d’écrire sa plus belle page d’histoire dans la zone en accédant à la Concacaf Champions Cup. Cette nouvelle édition devra faciliter à d’autres représentants d’Haïti de se présenter dans le Flow Caribbean Championship et la Concacaf Caribbean Cup. L’expérience du Real a clairement montré que les joueurs performants dans les compétitions régionales peuvent bénéficier de contrats dans des clubs étrangers. Le championnat spécial est le premier pas dans cette direction.
Par ailleurs, les footballeurs, principalement les plus jeunes, auront l’opportunité de rester en forme en prélude à la Coupe du monde des moins de dix-sept ans. Pour le reste, ils seront à la recherche d’une place en sélection. Car, cette année, les Grenadiers sont engagés dans les éliminatoires de la Coupe du monde ainsi que la Gold Cup. Outre les expatriés, certains joueurs évoluant en Haiti peuvent se forger une place pour ces grands rendez-vous.
Protéger toutes les parties prenantes contre l’insécurité
La Fédération haïtienne de football doit s’assurer du bon déroulement de la compétition ainsi que la protection des délégations et les supporteurs qui auront un rôle prépondérant dans sa réussite. Elle doit travailler en étroite collaboration avec les autorités policières pour accompagner les délégations, s’assurer que la police soit sur place dans les différents parcs pour éviter toute situation malencontreuse. Si le format spécial est adopté en grande partie pour éviter le déplacement interdépartemental des clubs, il n’efface pas totalement les risques. Une bonne planification et un calendrier bien élaboré avec la PNH seront nécessaires pour atteindre cet objectif sécuritaire.
Occasion pour les clubs de sortir la tête de l’eau
Les clubs haïtiens vivent essentiellement de l’argent collecté auprès des supporteurs dans les parcs. Depuis l’arrêt de la compétition régulière, ils sont à la traîne économiquement. L’année dernière, ceux qui ont participé à l’édition remportée par le Real Hope Academy avaient bénéficié d’une bouffée d’oxygène, néanmoins insuffisante pour résoudre les problèmes les plus urgents. Cette année, c’est l’occasion idéale pour ces clubs de mobiliser leurs fans pour avoir un maximum de fonds destinés à payer les joueurs sous contrat et d’autres dépenses liées à leur participation à la compétition. Cet objectif sera très compliqué à atteindre, car il dépendra non seulement du niveau des matchs, mais également de la situation sécuritaire du pays.
Il est clair que le championnat national spécial 2025 est fondamental pour la survie des clubs haïtiens au niveau international. Toutefois, les obstacles à franchir sont nombreux. C’est pour cela qu’une bonne coordination entre les acteurs s’avère nécessaire. C’est le seul moyen de réussir une bonne compétition dans ce contexte sécuritaire difficile et une économie bancale.
Kenson Desir
lenouvelliste.com