La crise multiforme que connait le football haïtien et le pays affecte grandement les clubs, les footballeurs mais aussi les infrastructures sportives. Aux Gonaïves, le parc Miguel Saint-Jean, point de rencontre des jeunes, mis en service sous la présidence de Michel Joseph Martelly, se détériore. La surface de jeu est abîmée, les vestiaires se transforment en dépotoirs. Le journaliste Sully Wallens lance un appel au secours pour sauver le parc qui dessert les équipes du haut Artibonite, notamment le Racing FC.
Dans la cité de l’indépendance, les observateurs s’inquiètent de l’état du parc Miguel Saint-Jean. Le championnat national, à l’arrêt depuis au moins 4 ans, favorise l’abandon du parc. Sous les yeux complices des autorités locales, l’espace se dégrade. Ce temple du sport qui dispose également d’un terrain de basket et de tennis est méconnaissable. Quand viendra le jour où le Racing FC devra accueillir des matchs, le parc Miguel Saint-Jean ne sera plus une option, si rien n’est fait, a prédit Sully Wallens.
« Durant une visite au parc, j’ai été étonné de voir l’état lamentable du parc Miguel Saint-Jean qui est un terrain important pour la ville. Aucun aménagement n’a été fait dans les vestiaires. La surface synthétique est délabrée. Des chèvres envahissent les abords du terrain et certains reptiles y sont installés. Cette situation est inquiétante sachant combien il est difficile de construire des infrastructures sportives dans le pays. C’est pour cela qu’il est important que les responsables interviennent pour réparer le parc», a-t-il souhaité.
Si la ville des Gonaïves dispose aussi du parc Vincent, ce dernier est en terre battue. Ce n’est pas un terrain approprié pour disputer des matchs de championnat. Il est poussiéreux et ne possède aucune attractivité aux yeux des amants du ballon rond. Tout au moins pour des compétitions officielles. C’est là que vient toute l’importance du parc Miguel Saint-Jean pour la communauté sportive de la troisième ville du pays.
Situation similaire dans d’autres villes
Le parc Miguel Saint-Jean n’est pas la seule infrastructure oubliée. À Port-au-Prince, le stade Sylvio Cator, l’unique du pays, est livré à lui-même. La zone n’est plus fréquentable à cause de la dégradation de la situation sécuritaire. L’enceinte, qui était déjà fragile à cause de son ancienneté, continue de subir des dommages. Une fois la rue Oswald Durand et ses environs retournent sous le contrôle des autorités, une réparation complète sera nécessaire pour récupérer le stade, ouvert au public depuis 1953.
On peut citer le cas du Centre sportif de Carrefour, du Centre sportif Dadadou, Delmas 3, du parc La Paix à Delmas 2 et plusieurs autres terrains qui sont aussi en danger. C’est un fait. Au-delà de la crise qui secoue le football, on risque de se retrouver sans infrastructures footballistiques dans diverses zones du pays dans les mois à venir. Il est urgent que des dispositions soient prises pour remédier à ce problème pour le bien des jeunes qui respirent le football.
Kenson Desir
lenouvelliste.com