Dans une interview exclusive accordée à Magik9 (émission 109 sports), ce samedi 28 août 2021, l’ancien international haïtien Guiliano Philippe, appréhendé par la police suite à l’enlèvement de Dayana (une Américaine) et libéré après six jours, a vécu l’enfer à la prison civile des Gonaïves, pour reprendre ses propres mots.
Elles étaient deux Américaines, dépêchées en Haïti par un ami du coach (un Sud-Américain) pour livrer des matériels sportifs au profit de l’École de football que dirige Guiliano Philippe aux Gonaïves. Après avoir remis ces matériels, accompagnées d’un ami du coach (le chauffeur), elles ont repris la route à destination de la Côte des Arcadins pour passer la nuit dans un hôtel avant de s’envoler le lendemain pour les USA.
» J’ai reçu un appel me renseignant que l’une d’elles, Dayana a été kidnappée. Je me suis rendu au Commissariat, accompagné d’une amie qui s’occupait des Américaines. Pour enquêter sur le dossier, vu qu’elles étaient en Haïti pour livrer des matériels sportifs au profit de mon école de football, la police a décidé de me retenir en garde à vue », a expliqué Guiliano Philippe qui, selon ses dires, avait un malaise et c’est pourquoi qu’il n’avait pas accompagné les Américaines qui se rendaient à Montrouis.
Après deux jours passés en garde à vue, sans aucune explication et sans tenir compte de ce que dit la loi haïtienne, Guiliano Philippe a été transféré à la prison civile des Gonaïves.
Là-bas, il a passé quatre autres jours dans une petite cellule comprenant 46 personnes. » Dans ce cachot, j’ai vécu l’enfer. Coincés, moi et les 45 autres prisonniers, nous ne pouvons pas dormir, car c’est là où vous êtes que vous n’aurez qu’à faire tout et tout, entre autres, manger, coucher, uriner, déféquer. Et tout cela, à même le sol. Qui plus est, le sol est toujours mouillé « , raconte Guiliano Philippe qui a dû faire appel à un cabinet d’avocat pour plaider sa cause.
Dayana étant libérée et la famille du football de la ville des Gonaïves qui ne cessait pas de demander la libération du coach, les autorités étatiques des Gonaïves, voyant que Guiliano Philippe était innocent, avaient pris la décision de le libérer.
» N’importe quels autres footballeurs, si vous n’êtes pas appelés, entre autres, Peter Germain, Clersaint Clerjuste, Monuma Constant Jr ou encore Johnny Descolines, ils risqueraient de passer un bon bout de temps en prison « , a fait savoir Guiliano Philippe qui en a profité pour remercier ses proches, l’Association des footballeurs des Gonaïves qui, durant son emprisonnement, ne cessaient pas de clamer son innocence et demander sa libération.
Tout en dénonçant les conditions de détention, les nourritures et autres à la prison civile des Gonaïves, Guiliano Philippe, qui a déjà repris ses activités footballistiques, plaide pour qu’il y ait un meilleur traitement pour les prisonniers.
À titre d’information, Guiliano Philippe (36 ans, né le 5 septembre 1984), qui avait fait ses classes dans le football haïtien, et ce pour avoir joué dans les différentes sélections juvéniles avant d’arborer les couleurs de l’équipe nationale, a été un joueur emblématique de l’Aigle Noir AC. Il était parti à l’essai en France, mais sans réussite. Devenu entraîneur, il avait dirigé le Racing FC des Gonaïves, et récemment, il avait un contrat verbal avec la Juventus FC des Cayes.
Nous souhaitons un très bon rétablissement à Guiliano Philippe qui a vécu l’enfer à la prison civile des Gonaïves avant sa libération !
Barbarah Bourdeau / totalmixradio.com