Plus de 4 journées déjà, le Racing Club Haïtien, l’un des clubs les plus titrés en Haïti, multiplie les défaites de manière successive. Le Ouanaminthe FC, le Triomphe AC, le Don Bosco FC de Pétion-Ville, tous ont déjà engrangé trois points sur ce club qui regorge un passé glorieux avec des joueurs de renom à son actif et des compétitions nationales et internationales glanées de fort belle manière. Ancien coach du Racing CH, Jean Gary Adrien croît mordicus que ces contre-performances sont le fruit d’une politique sportive catastrophique et d’une gestion scabreuse.
Quatre journées déjà, le Racing Club Haïtien peine à prendre son envol. Défait contre le Ouanaminthe FC (0-2), le Triomphe AC (3-0), le Don Bosco de Pétion-Ville (0-4), le Vieux Lion ne cesse d’enchaîner les contre-performances et perdre des plumes. Des plumes qui ont ternis l’éclat de ce club tant au niveau national et international. Auréolé d’une dizaine de championnats et une coupe des clubs champions de la CONCACAF, le Racing Club Haïtien a connu à son actif Antoine Tassy, l’entraîneur ayant conduit la sélection nationale de football à la Coupe du monde de 1974. Toutefois, la différence entre le passé et le présent de ce club semble mesurable avec la distance entre l’orient et l’occident.
Joint par téléphone pour essayer de passer au crible ce début de série de clôture catastrophique, l’ancien coach du Racing Club Haïtien et journaliste sportif sénior Jean Gary Adrien n’est pas allé de mains mortes pour dézinguer les dirigeants du Racing qu’il présente comme le véritable handicap du club. « Le problème du Racing CH est d’abord les dirigeants. C’est une équipe de tradition où les assemblées générales se réalisent régulièrement et les dirigeants présentent la politique générale qui sera mise en place dans l’optique d’assurer la pérennisation du nom de Racing Club Haïtien » explique Gary Adrien évoquant que depuis des années, « ces genres de pratiques ne sont plus organisées ».
« À partir de là, les conséquences se sont fait sentir sur l’équipe du football. Quand il n’y a pas de comité ; pas de réunion de planification ; pas de cotisation des membres, les séquelles sont claires et nettes » analyse le journaliste sportif sénior Jean Gary Adrien précisant que le Racing Club Haïtien ne s’en remet qu’au Maître Julio Cadet, vice-président du club.
« Une politique sportive criante »
« Sur le plan sportif, c’est là où le bât blesse le plus. Depuis peu, la politique de jeunes n’existe plus au sein du club. Après la série de clôture, le Racing Club Haïtien a perdu 11 titulaires dont Boates, Jean Wisner Derival et Jean Dany Maurice. Hallucinant ! Actuellement au club, c’est le déchirement et l’hypocrisie. Moi, j’ai jeté l’éponge à cause de certaines mauvaises pratiques » déplore l’ancien entraîneur du Racing Club Haïtien tout en reconnaissant la venue de certains joueurs qui, selon lui, n’ont pas encore de maturité sportive et l’expérience du haut niveau. « Comment veux-tu remplacer des joueurs de 35 ans sans des écoles de jeunes, des équipes de troisième division, des équipes de U15 » questionne le journaliste sportif sénior pour critiquer avec véhémence et d’un ton abrupt la politique sportive du club.
« Le Racing Club Haïtien va connaître une série de fermeture noire » prédit Jean Gary Adrien qui souligne que lors de la 5ème journée, le Racing aura fort à faire face au Violette AC. « Quand tu fais trois matchs en concédant trois défaites avec un match en retard face à l’Arcahaie FC (un des prétendants au titre). Ça implique que la saga risque de continuer » analyse le directeur des sports de la radio nationale d’Haïti qui informe que le Vieux Lion a encore sur sa route de grosses cylindrées comme l’ASC et le FICA pour les prochaines journées de la série de clôture.
« Je crains la disparition du Racing CH »
« Il y aura des déplacements pour le Racing Club Haïtien durant la série de clôture du championnat haïtien de football professionnel » prévient le journaliste tirant la sonnette d’alarme sur la situation économique désastreuse qui sévit au sein du Racing Club Haïtien depuis peu. « Moi, j’ai peur ; je crains la disparition de ce club ; j’observe avec pitié le maître Julio Cadet qui, à chaque journée, joue pieds et mains pour trouver de l’argent afin de s’acquitter aux obligations du Racing Club Haïtien » déplore Jean Gary Adrien déclarant que « c’est une équipe qui est lâchée par ses pères et ses fils ».
À date, personne n’est encore montée au créneau pour exiger reddition de comptes aux responsables du Racing Club Haïtien. Le club s’écroule ; les années glorieuses fondent ; le Jaune et Vert perd de plus en plus de la valeur ; porter la tunique n’est plus honorifique et comme Jean Gary Adrien, « le Racing Club Haïtien est délaissé, ignoré, oublié et lâché par ses pères et ses fils ».
À quand une vraie prise de conscience ?
Jean Daniel/ Totalmixradio