La Fédération haïtienne de football, orpheline de son président, suspendu par la commission d’éthique indépendante de la FIFA, pour son implication présumée dans une affaire de scandale sexuel révélée par le journal anglais The Guardian, expérimente une nouvelle crise interne.
Des anciens internationaux, cadres du centre de formation Camp Nous, entre autres, Pierre Richard Bruny, Guiliano Philippe, Paulin Jean ou encore Géraldine Calixte, en tenant compte de la situation dégradante, disent-ils, constatée au sein de l’unique centre de formation du pays, avaient pris le chemin de la presse pour tenter d’éradiquer le problème et conscientiser peut-être les responsables de la fédération.
La réaction du secrétariat général de la FHF a été immédiate. Sans langue de bois, Carlo Marcelin, tout en rappelant qu’il est le chef principal du bureau fédéral (malgré Variéno Saint-Fleur, président a.i. de la FHF), a rappelé à l’ordre et menacé ces anciens internationaux.
« Il est strictement interdit de s’adonner à des pratiques contraires aux principes administratifs régissant le bon fonctionnement de la fédération. Aucun employé, sans distinction aucune, n’est autorisé à engager la fédération sans l’approbation du secrétaire général, chef par excellence de l’administration reconnu comme tel. En conséquence, tout contrevenant à cette présente fera l’objet de sanctions disciplinaires rigoureuses ». Malgré cette note, les anciens internationaux, cadres du centre de formation Camp Nous, ont tenu leur conférence de presse, expliquant que les jeunes du centre, depuis les accusations de scandale sexuel qui secoue la FHF, se trouvent dans une situation chaotique.
Des têtes seront coupées à la FHF
La Fédération haïtienne de football présente ses compliments aux contractuels et les informe que, en application de l’article 13 du contrat signé avec la FHF, ce dernier n’est pas renouvelable par tacite reconduction, tous les contrats en cours sont échus au 31 décembre 2020 (référence, article 9 du contrat en vigueur), lit-on dans une deuxième note, signée par Carlo Marcelin, avant de rappeler :
« Le secrétaire général est le seul habilité à renouveler les contrats des employés suivant un processus d’évaluation et au besoin de l’administration pour son bon fonctionnement. En conséquence, personne ne sera autorisé à fournir ses services à la FHF sans un contrat dûment signé par le secrétaire général sous réserve de poursuites pénales ».
Dans les couloirs de la FHF, on évoque déjà deux camps : celui de Carlo Marcelin et Yves Jean-Bart alors que l’ancien capitaine des Grenadiers et du Cavaly AS de Léogane faisait figure, avant cette crise, de petit protégé de l’ex-homme fort du football haïtien qui l’avait nommé sélectionneur national, directeur technique national avant de prendre les rênes du secrétariat général de la FHF.
Les dernières sorties de certains employés de la FHF laissent entrevoir, à côté du dossier de scandale sexuel, que le bureau fédéral, divisé, se trouve au cœur d’une grave crise, et qui, selon toute vraisemblance, pourrait anéantir le sport roi haïtien.
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