Le championnat national spécial 2025 a démarré le weekend dernier. Il permet le retour en activité des clubs de première division. Si au niveau sportif, les joueurs vont bénéficier de ces matchs officiels pour rehausser leur niveau, la grande question réside autour de la santé économique des clubs. Outre le paiement des billets qui est la seule stratégie utilisée, les réseaux sociaux peuvent être une source génératrice de revenus s’ils sont bien utilisés. Jameson Occéan, journaliste, community manager, professionnel en cybersécurité, révèle les stratégies qui permettent aux clubs haïtiens de profiter de cette opportunité.
En raison de l’absence de sponsors dans le football haïtien, les clubs souffrent économiquement. La seule source de financement de ces derniers est l’argent collecté dans les guichets des parcs sportifs. Ces entrées étant insuffisantes, les clubs sont incapables de respecter leurs engagements envers les joueurs et couvrir les autres dépenses liées à leur fonctionnement. En attendant un climat serein et une meilleure organisation du football pour attirer des investissements dans ce secteur, les clubs peuvent se tourner vers les réseaux sociaux ( Facebook, Youtube, Tiktok, Instagram et autres) pour pallier ce manque à gagner. D’après Jameson Occéan, il existe plusieurs moyens pour les équipes de football de générer des profits à partir d’une bonne utilisation des réseaux sociaux.
Le partenariat
Dans cette première méthode, il y a plusieurs aspects. Les équipes peuvent chercher des contrats de sponsoring auprès des entreprises locales ou des particuliers qui veulent élargir leur clientèle. Ces partenaires pourraient bénéficier de la visibilité à travers des contenus vidéos publiés sur les sites, pages, channels ou profils des équipes. Dans ce cas, les réseaux sociaux seraient une belle plateforme pour bien vendre l’image des clubs avec des contenus communicatifs. Cette méthode classique est utilisée par plusieurs entreprises, détaille l’étudiant en Communication sociale à la Faculté des sciences humaines et PDG Top Média Haïti.
Toutefois, cette méthode peut s’avérer difficile au regard de la situation. Il propose donc la seconde qui est plus sûre et autonome : la création de contenus. Dans ce cas de figure, M. Occéan pense que les équipes doivent identifier tout ce qui intéresse le public, que ce soit des vidéos d’entraînement, des vidéos des joueurs vedettes hors du terrain ou encore la diffusion des matchs en direct. Les visites fréquentes des supporteurs permettraient de monétiser les pages. Les formations gagneraient non seulement de l’argent à partir des publicités automatiques, mais également sur les vidéos postées. Suivant le nombre d’abonnés, de visites, le montant peut varier de quelques dollars à plusieurs milliers. Ces critères sont contrôlés par le réseau en question, a finement expliqué le jeune technicien.
«Les clubs peuvent aussi s’appuyer sur la contribution directe de leurs fanatiques via les réseaux sociaux. Prenons le cas de Facebook. Une fois que la page est monétisée, ceux qui sont proches du club peuvent envoyer des étoiles qui auront une valeur monétaire. Les clubs peuvent réserver aussi un espace d’abonnement pour les fanatiques. Chaque mois, ils paieraient une somme quelconque, en retour ils bénéficieraient non seulement des billets pour les matchs, mais aussi d’autres contenus et privilèges», a-t-il fait savoir.
Étant donné qu’Haïti ne fait pas partie des pays éligibles pour monétiser une page, ces équipes doivent chercher des professionnels vivant à l’étranger pour gérer leurs pages ou à défaut utiliser un VPN pour avoir accès aux outils de monétisation. À travers le monde, les personnalités publiques, les clubs et autres utilisent les réseaux comme un outil économique. En Haïti, nombreux sont ceux qui profitent de ces canaux pour faire de l’argent. Le football est le sport roi du pays, il est certain que si nos clubs développent des partenaires avec de jeunes professionnels, ils peuvent créer des ouvertures favorables au niveau économique. Car, le football ne pourra pas se développer sans des clubs économiquement stables.
Kenson Desir
lenouvelliste.com