Le basketball féminin haïtien regorge d’énormes talents comme la virtuose Dashiana, l’étincelante Nacayia, de merveilleuses techniciennes comme Nehina, Phanie, Kobe, Christelle, Lysse pour ne citer que celles-là. Cependant, les joueuses en manque d’encadrement ont exposé calmement leurs griefs aux autorités haïtiennes.
Jouant au basket depuis six années déjà, Nehina Chrisphonte a stipulé que ses plus grandes récompenses dans ce sport ne sont autres que les trophées et médailles. La joueuse de l’équipe de Power Vikings voulait faire un arrêt pour avoir une meilleure concentration sur ses études, rechercher du boulot et se lancer dans le business afin d’avoir une sécurité financière.
Au micro de Ticket Magazine, Nehina a déclaré : “Je voulais arrêter cette année parce qu’au niveau féminin, le sport ne nous offre pas grande chose. Je joue au basket, j’obtiens des titres de MVP mais malheureusement même le frais des transports des joueuses n’est pas pris en charge à plusieurs reprises”. Selon le numéro 9 de Power Vikings, certaines fois, les basketteuses ont l’habitude de jouer durant plusieurs heures sans recevoir de l’eau de la part des organisateurs.
“Un billet de mille gourdes peut être réparti en sept jusqu’à huit lots pour des joueuses après une compétition” a argué Nehina. Elle a également ajouté qu’au niveau féminin, les compétitions ne s’étendent pas sur l’ensemble de l’année civile. Sur ce, Nehina veut l’installation de compétitions de grande envergure pour les joueuses.
Nehina a parlé des sponsors qui doivent accomplir leurs tâches à chaque entraînement et à chaque match. La jeune joueuse veut qu’on encadre ses compatriotes de la meilleure des manières. “Tous les jeunes sportifs veulent de l’encouragement et un encadrement de qualité parce que s’ils choisissent le sport pendant que le pays se trouve au point mort, ils ont choisi l’une des meilleures options et ont un objectif clair”.
L’inverse pas tout aussi vrai
En ce qui à trait aux joueuses en sous-effectif, des championnats à travers le pays pourraient aider à la détection de talents et de nouvelles arrivées. Lysse Saintimé, toujours au micro de Ticket Magazine a évoqué le basketball féminin qui est à l’arrière-plan. “Lors de plusieurs compétitions masculines, on a l’habitude de prendre des joueuses pour disputer des matchs de gala. Pourquoi l’inverse ne pourrait pas se répéter ?” questionna la shooting guard de Power Vikings.
“Des basketteurs peuvent faire des entrées économiques dans certaines compétitions alors que ce n’est pas également le cas pour nous (les filles). En allant à Saint-Louis de Gonzague, je paie le transport avec mes frais qui ne seront finalement pas couverts. On ne reçoit presque rien. Nous avons l’habitude de fouler les parquets avec le ventre creux” a lancé la talentueuse Lysse qui veut que le basketball ait un meilleur niveau et qu’il soit rentable en Haïti pour le bonheur de tous.
“Des championnats 5×5…”
Nacayia Cadet joue au basket depuis tantôt 5 ans. Comme sa coéquipière, elle a laissé croire qu’il n’y a que les trophées comme récompenses. “Il y a des manquements au niveau de l’encadrement surtout de notre côté. La Fédération Haïtienne de Basketball n’organise pas des tournois 5×5 pour les femmes. J’aimerais qu’elle y pense parce qu’on a beaucoup disputé des compétitions 3×3. C’est l’une des raisons qui pourrait pousser certaines joueuses à faire un recul. Mais notre amour pour le basketball nous en empêche” a expliqué la joueuse à la marque CN2.
Le but de leur performance ?
À l’étranger, le sport aide plus d’un à franchir un palier. Pour les basketteuses haïtiennes, c’est tout l’inverse selon Dashiana Pierre Simon. “On pratique le sport par amour surtout le basketball féminin qui est très négligé. On joue pour des trophées et des médailles. Nos parents nous disent très souvent qu’on se donne corps et âmes pour rien. Nos frais personnels arrivent même à couvrir nos chaussures de sport. Pourquoi est-ce qu’on joue ?” a questionné l’actuelle meilleure basketteuse haïtienne.
Le sport est d’une grande compétence pour les joueurs, leurs équipes respectives et pour le pays en question. Selon Dashiana, à l’aide de championnats interscolaires ou universitaires, les basketteuses pourraient bénéficier des bourses ou des demi-bourses. “Les hommes sont plus primés que nous surtout au niveau des compétitions comme l’Ashbac. Il y avait des revenus pour les hommes. C’est l’une des raisons qui nous a poussée à faire la demande d’un championnat similaire pour les femmes.”
Pour conclure, Dashiana a lancé de très beaux mots à l’égard du basketball. “C’est un très beau sport” dit-elle à l’entrevue avec Ticket Magazine. “Il y a des pions à ajuster surtout de notre côté puisqu’en tant que passionnées et professionnelles, nous dépensons beaucoup d’énergies et il faudrait que d’excellents débouchés soient possibles”.
John Sterlin Celestin
lenouvelliste.com