L’ancien international haïtien Nerlin St-Vil n’est plus un footballeur professionnel.
L’ancien international haïtien Nerlin St-Vil n’est plus un footballeur professionnel. Connu pour son passage en Haïti à l’Aigle Noir du Bel-Air et au Real Hope Academy, le joueur a arrêté prématurément sa carrière de footballeur pour intégrer le rang de l’armée américaine. Un choix qu’il assume pour plusieurs raisons en dépit des difficultés rencontrées au cours de ce changement inhabituel.
Souvent à la fin de leur carrière, les footballeurs se reconvertissent en entraîneur, ou évoluent dans d’autres domaines liés au ballon rond ou une profession courante. Nerlin St-Vil, qui a pourtant été un très bon joueur pour avoir évolué dans les différentes catégories des sélections haïtiennes, a fait un choix surprenant de devenir soldat. C’est d’autant plus curieux qu’il a choisi l’armée américaine pour débuter cette nouvelle aventure. Sur les réseaux sociaux, on peut voir l’ancien de l’Aigle Noir AC, du Real Hope FA et de l’Atletico Pantoja en tenue militaire. Pour dissiper tout doute, il s’est confié à cœur ouvert au journal Le Nouvelliste.
À la question de savoir pourquoi il a fait ce choix, Nerlin explique le contexte de sa décision, l’une des meilleures de sa vie : « J’ai mis un terme à ma carrière professionnelle à l’époque du coronavirus. Dans un premier temps, j’ai renoncé à mon contrat en République dominicaine pour boucler la saison avec le Real Hope Academy. Je suis entré aux États-Unis où j’avais plusieurs offres de certains clubs. J’ai jugé les propositions salariales insuffisantes et j’ai abandonné le football de haut niveau. J’ai prêté mes services à la formation du FC Motown la saison dernière. C’était mon dernier club avant de faire le choix de l’armée », explique-t-il d’un ton décontracté.
La reconversion est toujours un moment pénible pour tout footballeur de laisser le rectangle vert qui est sa zone de plaisir, son jardin et sa passion. Quand à l’autre bout, il s’agit du maniement des armes, il exige plusieurs qualités selon les propos de Nerlin St-Vil. « Ce sont deux domaines diamétralement opposés. Contrairement au football, on est dans un champ où l’on enseigne la tactique de la guerre et d’autres choses qui y sont liées. Cela fait appel à un bon état d’esprit, une bonne condition physique et surtout de la discipline qui est une condition sine qua non pour faire carrière dans l’armée. »
Même si son choix attire l’attention de plus d’un, Nerlin St-Vil se sent dans son assiette. Sa famille est auprès de lui et jouit de tous les privilèges liés à sa fonction. « Il y a autant de risques que de privilèges. Il est toujours bon que ce choix soit fait de manière personnelle pour se sentir confortable. Chacun peut décider suivant sa situation et son intérêt. Aujourd’hui, il y a beaucoup de joueurs qui sont actifs en clubs et en sélection qui sont encore attachés au football. D’autres peuvent aussi choisir d’embrasser d’autres sphères professionnelles. L’important c’est de se sentir bien dans ce que vous faites », conseille t-il.
Son parcours dans le football
Nerlin a fait ses premiers pas au sein de l’académie Roland Jérôme avant d’entrer au Centre technique FIFA Goal à l’âge de 16 ans. Il a par la suite représenté le pays dans la catégorie des moins de 17 ans et défendu les couleurs de l’Aigle Noir du Bel-Air jusqu’en 2017. Nerlin a participé à des stages au sein de l’AS Nancy Lorraine en D2 française et de l’AS Saint-Étienne. Il révèle n’avoir pas signé de contrat en raison d’une divergence entre ces clubs et la Fédération haïtienne de football.
Nerlin a porté les couleurs de l’équipe olympique. En 2017, il s’est vêtu de la tunique du Real Hope avant une aventure de deux ans en terre dominicaine au sein du Moca FC et de l’Atletico Pantoja. Son retour en Haïti au Real n’a pas trop duré. Ayant transité par son ancien club, l’Atletico Pantoja en 2020, Nerlin a vite retrouvé sa place aux États-Unis où il vit désormais.
L’ancien attaquant n’écarte pas la possibilité de jouer pour l’armée américaine dans des matches sans grands enjeux, car le football fait partie intégrante de sa vie. Mais, à seulement 28 ans, il n’est plus question de le voir sur le terrain dans le football de haut niveau.
Kenson Désir
lenouvelliste.com