Depuis quelques jours, le torchon brûle au sein de la sélection haïtienne de football. Visiblement, les violons ne s’accordent plus entre les cadres du Onze national et Jean-Jacques Pierre, d’une part, et entre les joueurs et certains membres du bureau fédéral, d’autre part. Pointé du doigt par ces cadres, l’ancien capitaine du FC Nantes serait, pour reprendre leurs propres mots, le véritable problème de l’équipe nationale, éliminée de toutes les compétitions officielles. Dans ce petit jeu, Jean-Jacques Pierre doit-il démissionner de son poste de sélectionneur national ?
Pour tenter de répondre à cette interrogation, voyant avant le rôle du sélectionneur national. En plus de son rôle d’entraîneur, c’est-à-dire préparation physique, tactique et diriger l’équipe pendant un match, le sélectionneur a la fonction de choisir, parmi tous les joueurs admissibles, ceux représentant leur pays au sein de l’équipe nationale.
Par cette définition, Jean-Jacques Pierre a-t-il bien joué son rôle ? Peut-être oui, il essuie pas mal de critiques sur certains joueurs choisis pour effectuer la tournée asiatique. Cependant, les résultats de son équipe laisse à désirer. A preuve, Haïti n’est plus concernée dans la course à la Coupe du Monde de la FIFA, Qatar 2022. Dans la Gold Cup 2021, le Onze national, ravagé par une crise interne, a été éliminé en phase de poule.
D’où son bilan depuis la prise de fonction en mars : 12 matches, 7 victoires, 5 défaites, 29 buts inscrits et 18 buts encaissés. Toujours est-il que Haïti n’a pas gagné face à une grande équipe. Le 6-1 face à Bahreïn, sans les cadres du Onze national, ne fait que compliquer beaucoup plus sa situation.
En guerre ouverte avec les cadres des Grenadiers, Jean-Jacques Pierre, pour tenter de calmer le jeu après la victoire (2-0) face à la Jordanie, avait laissé entendre que » la porte reste ouverte pour les cadres de l’équipe nationale ». Pour cet éventuel retour, ils exigent pas mal de changements. De son côté, Kevin Lafrance est clair : « je ne reviens pas en équipe nationale avec JJP comme sélectionneur ».
Visiblement, ces cadres se sentaient trahi par Jean-Jacques Pierre qui, peut-être par mégarde, a écarté Mechack Jérôme, et selon nos informations, il aurait aussi un différend avec Hervé Bazile, autre cadre de l’équipe nationale. A l’inverse, JJP aurait donné plus de privilèges aux néophytes par rapport aux cadres.
Au regard des résultats, le bilan de Jean-Jacques Pierre, souvent considéré « comme un coach inexpérimenté », est loin d’être négatif, bien que sous ses ordres, Haiti n’ait jusque-là aucun match de référence.
Certains observateurs qui suivent de près ou de loin la situation de l’équipe nationale, pensent que Jean-Jacques Pierre doit faire une sorte de dépassement de soi. Il doit, en dépit de tout ce qui s’est passé, tirer son épingle du jeu, apprendre de ses erreurs, tisser de nouveaux liens avec les cadres, exiger de meilleures conditions de travail auprès des responsables du bureau fédéral et avoir de franc-parler avec les Grenadiers.
Pour éradiquer le problème qui gangrène le Onze national, il serait mieux de mettre Haïti avant de satisfaire leur égo, vider les contentieux et tourner une fois pour toute la page.
Tout compte fait, démissionner de son poste de sélectionneur national des Grenadiers, est visiblement loin la solution, d’autant qu’on parle d’une sélection nationale haïtienne qui doit, dès maintenant, se focaliser sur les échéances à venir, entre autres, la Ligue des Nations, la Gold Cup 2023 et bien sûr les prochains éliminatoires de la Coupe du Monde de la FIFA, dont la phase finale se tiendra en 2026.
Barbarah Bourdeau / totalmixradio.com