L’inactivité imposée au sport en général et au football en particulier par le coronavirus n’arrange pas l’affaire des clubs. Mêne s’ils sont obligés de rester inactifs, ils sont tenus de respecter les clauses des contrats et honorer leurs engagements avec leurs joueurs. Aussi presque tous les clubs (l’Inter de Milan attend que ses joueurs étrangers reviennent d’ici la fin de cette semaine, certains clubs allemands envisagent de reprendre les entraînements dès cette semaine.< !- – more – – >
On envisage de faire jouer le reste de la saison à`huis clos en Angleterre pour récupérer les droits tv) souhaitent reprendre le chemin du terrain. En Haïti après une série de clôture 2019 stoppée pour cause de « peyi lòck et banditisme », le Covid-19 vient stopper la compétition avec la série d’ouverture 2020. Comment gère-t-on la situation au sein des clubs haïtiens ? L’exemple de l’AS Capoise.
« La situation me dépasse et je ne sais vraiment plus quoi faire », s’inquiète le président de l’AS Capoise, Wisnerd Xavier interrogé sur la gestion des salaires à un moment de la suspension de la compétition résonne partout. Gérer deux compétitions stoppées en cours de route n’est pas pour l’avancement du football. « Les déficits pour la saison 2019 stoppée en chemin étaient déjà énormes. Nous avions eu le temps de payer le premier mois de compétition de la série de clôture 2019 (ndlr . septembre 2019). Ensuite il nous a fallu maintenir l’équipe à l’entraînement durant un mois et demi, ce qui sous-entend aussi nourrir le groupe pendant un mois et demi dans l’attente d’une reprise qui ne s’est jamais faite», déplore l’homme fort du doyen des clubs du Cap-Haïtien en D1.
«Concernant les déficits de la saison dernière, nous avons dû chercher les moyens pour assurer la préparation foncière en vue de la série d’ouverture 2020 et tout mettre en place pour lancer la compétition. Et puis brusquement, cette maladie vient tout arrêter» continue le président du « Vieux Coq Capois. »
Un arrêt qui est venu bien trop tôt selon l’homme fort des « Jaune et Noir » du Cap-Haïtien. « Nos joueurs ont disputé la compétition durant une bonne partie du mois de mars, ce qui nous engage avec eux. Nous n’avons pas encore effectué le payroll du mois. Nous ne leur avons fait qu’une petite avance sur salaire au moment de les renvoyer chez eux afin d’éviter toutes possibilités de contamination. À présent nous nous trouvons dans nos petits souliers avec cet arrêt alors qu’on m’appelle souvent pour savoir quand est-ce que nous paierons.»
Il faut trouver près d’un million de gourdes
Pour honorer ses engagements envers ses employés pour le mois de mars, le président du club Capois doit dégoter près d’un million de gourde : «La masse salariale mensuelle de l’AS Capoise s’élève à neuf cent mille gourdes (900 000 G). Neuf cent mille gourdes avec quoi nous payons 30 joueurs licenciés de l’équipe première, l’entraîneur principal, son adjoint, un entraîneur de gardien, un masseur, 2 utileros, 2 cuisinières, 2 lessiveuses, 2 gardiens de cours, un attaché de presse », précise le président.
Si l’on ne paie pas encore le mois de mars comment paiera-t-on le mois d’avril en dépit de la suspension de la compétition? « Nous avons des contrats qui stipulent que nous ne payons nos joueurs que lorsqu’ils sont en compétition et que tout arrêt de la compétition nous libère de nos engagements salariales. Par exemple nous leur devons le mois de mars parce que tout mois commencé est dû et qu’ils avaient commencés à jouer. Tant que la compétition ne reprendra pas nous ne sommes pas engagés à les payer. » Des contrats qui dispensent l’AS Capoise de déposer trop vite le bilan. Plus que jamais, les clubs haïtiens attendent un miracle pour rester en vie.
Enock Néré
lenouvelliste.com