Alors que l’on s’achemine tout droit vers le coup d’envoi de l’édition 2019 du championnat haïtien de football professionnel, tournoi d’ouverture, prévu le samedi 23 février 2018, la commission de discipline de la Fédération haïtienne de football a, contre toute attente, saisi le brûlant dossier opposant l’équipe du Valencia FC (Léogâne) à celle Racing FC (Gonaïves). Il s’agit, selon Me Stanley Gaston, de prendre les décisions qui s’imposent au regard des règlements régissant la compétition.
Le Valencia FC, qui s’est fait passer pour la principale victime, a déployé une lourde artillerie composée de Me Jean Danton Léger, conseiller juridique ; Kleberson Jean-Baptiste, ancien secrétaire général ; Max Mathurin et Guston Jean-Louis, anciens présidents ; Jean Carlo Désilus, administrateur; et Ricot Saintil, secrétaire général. Ils ont (ces dirigeants) pour mission, disent-ils, de rétablir l’ordre et de faire respecter le protocole du championnat.
Dans le camp adverse, le Racing FC, qui avait bénéficié de la part de la COCHAFOP des trois points de la victoire sur tapis vert, n’a pas voulu faire face aux représentants du Valencia FC. Pour Paul Edmond Aristilde, la présence de ces six dirigeants ne fait que violer ce qui a été écrit dans la circulaire émanant de la FHF où il est demandé aux deux clubs de se présenter au stade Sylvio Cator pour cette fameuse rencontre.
« Au regard de la circulaire publiée par la FHF le 31 janvier, je n’ai pas compris pourquoi le Valencia FC s’est présenté avec autant de personnes », s’est-il exclamé. Pour sa part, Me Stanley Gaston, président de la commission de discipline, a rejeté d’un revers de main cette remarque.
À cette occasion, Me Danton Léger s’est transformé en porte-parole du Valencia FC de Léogâne. Après avoir donné lecture des correspondances adressées à l’instance organisatrice du championnat et à la Fédération haïtienne de football, il demande en substance à la commission de donner match gagné à son équipe sous tapis vert suite au refus de jouer du Racing FC des Gonaïves, en date du 2 décembre 2018 au parc Gérard Christophe.
Le Racing FC, représenté par son expérimenté délégué, a laissé entendre que le recours du Valencia FC était irrecevable vu qu’il n’a pas su respecter le délai imparti pour aller en appel avant de brandir le fameux article stipulant qu’à trois journées de la fin de la saison, les décisions de la Cochafop sont sans appel. Or, cette dernière avait donné match gagné sur tapis vert (3-0) à l’équipe de la terre salée.
Visiblement indigné, Me Danton Léger crie au scandale. Pour le bâtonnier, cet article ne vise qu’à violer le droit des équipes à contester une décision qui ne cadre pas avec les règlements de la compétition. Pour le conseiller juridique du Valencia, un tel article ne devrait et ne pourrait sous aucun prétexte mettre en veilleuse les éventuelles décisions de la FIFA et du TAS (Tribunal arbitral du sport).
Après plusieurs heures de débats houleux, le président de la commission de discipline a donné lecture des rapports du commissaire au terrain et de l’arbitre du match qui devait se disputer le dimanche 2 décembre 2018 au parc Gérard Christophe de Léogâne. Selon ces rapports, il y avait possibilité de faire jouer le match entre les deux protagonistes.
Pour trancher, Me Stanley Gaston, voulant mieux comprendre l’article au regard de la hiérarchie des normes, a demandé aux dirigeants des deux équipes de produire une mémoire sur le fameux article appliqué par la Cochafop stipulant : « À trois journées de la fin de la saison, ses décisions sont sans appel. »
Si le Valencia FC tardait encore à reprendre les entraînements, le Racing FC, sous la houlette de son nouvel entraîneur Sonche Pierre et ayant à sa tête un comité exécutif renforcé, a déjà repris le terrain en vue du coup d’envoi de la nouvelle saison annoncée pour le 23 février.
Les observateurs les plus avisés se demandent pourquoi la saisie de ce dossier par la commission de discipline de la Fédération haïtienne de football ne met-elle pas en veilleuse la décision prise par la COCHAFOP, et n’est-elle pas une violation flagrante du protocole de la compétition reine du pays ? L’heure n’est-elle pas arrivée pour que la FHF tire sa révérence et laisse l’organisation du championnat à organiser par une entité indépendante ? Les règlements régissant ce championnat ne doivent-ils pas être modifiés ? Sur quels critères et au regard de quels règlements ou principes va-t-on procéder pour reléguer le Valencia FC ou le Racing FC ?
Dans l’attente de la décision finale de la commission de discipline de la Fédération haïtienne de football dans le dossier opposant le Valencia FC et au Racing FC, les rumeurs les plus folles laissent présager que l’édition 2019 du championnat haïtien de football professionnel pourrait être organisée avec plus de 16 équipes.
On verra bien ……
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