Avec trois buts inscrits en trois matches en phase de poule de la Coupe du monde féminine U-20 de la FIFA, France 2018, dont un sur penalty face à la Chine, l’attaquante de l’équipe haïtienne a signé la plus grosse prestation individuelle dans le groupe D, malgré le Nigéria et l’Allemagne. Avant de rejoindre son club, le Montpelier Hérault, qui évolue en D1 française, Nérigol a accepté volontiers de parler de sa coupe du monde au Le Nouvelliste.
Malgré cette performance de haute voltige qui l’a placée sur le toit du football caribéen, Nérigol priorise le côté collectif de ses prestations. « En inscrivant 3 buts pour 5 encaissés en trois matches, je n’ai pas besoin qu’on me dise que c’est un grand exploit pour le football féminin haïtien. Sincèrement, nous espérions faire mieux devant ces géants que sont la Chine, le Nigéria et l’Allemagne. C’est pourquoi, à chaque match, j’essayais de me transcender pour avoir la victoire. En fait, c’est une performance collective. Pour y parvenir, ce sont les filles qui se sont sacrifiées au marquage et ce sont également elles qui m’ont transmis le ballon. En aucun cas, il ne serait pas juste de voir cette performance sur un angle personnel. Je dirais plutôt que ça été le travail de toute une équipe », a-t-elle fait savoir.
Les regrets de Nérigol
Bien qu’Haïti n’ait obtenu que la dernière place du groupe D, l’attaquante de Montpelier, très présente devant les buts adverses, regretter de ne pas pouvoir se qualifier pour les quarts. « J’ai eu beaucoup de regrets de ne pas qualifier l’équipe pour les quarts. Que je sache, et c’est un constat, nous manquions trop d’efficacité devant les buts. À chaque match, ça se jouait sur des détails avec un but d’écart. Le facteur chance ne nous a pas souri. Si vous regardez la prestation de nos adversaires, nous étions de loin meilleures qu’eux. Il nous a manqués malheureusement un quelque chose pour atteindre le sommet », a-t-elle fait savoir.
Faisant allusion aux buts ratés face à la Chine et contre le Nigeria, la grenadière a apporté les précisions suivantes : « J’avais tellement envie de marquer ce but face à la Chine, je n’ai pas eu l’impression que je sautais pour éviter le tacle de l’adversaire. En fait, j’ai été en pleine surface de réparation, j’aurais pu me laisser faucher pour obtenir le penalty. Malheureusement, mon tir a été détourné en corner. Face au Nigéria, je ne m’attendais pas à avoir le ballon dans cette circonstance. Toutefois, je fais ce qu’il fallait pour mettre le cuir au fond. Le ballon a heurté le montant des buts gardés par la gardienne du Nigéria. Sur ces deux actions, on méritait de sauver le point du nul car, en cas de deux matches nuls, Haïti pourrait peut-être se qualifier pour les quarts. »
Avec trois buts, Nérigol, désignée «joueuse du match contre l’Allemagne», termine meilleure buteuse du groupe D. Elle ne s’en rend pas compte : «Je me rendais pas compte que j’ai terminé meilleure buteuse du groupe. Ah bon, c’est une occasion de dédier cette performance à mes coéquipières. Justement, contre les Allemandes, j’ai été choisie par les expertes de la FIFA comme la meilleure joueuse de la rencontre. Cependant, je serais encore plus joyeuse si Haïti s’était qualifiée pour les quarts en lieu et place de cette distinction.»
Nérilia Mondésir retrouve Montpelier
Contrairement aux autres Grenadières, Nérigol est restée en France pour rejoindre son club qui évolue en Ligue 1. Lors de la dernière saison, elle est le plus souvent restée sur le banc au sein de l’équipe première. Pour cette nouvelle saison, elle se fixe déjà un objectif : « Justement, la Coupe du monde est terminée, je vais me concentrer pour avoir une place de titulaire au sein de l’équipe A de Montpelier. Pour atteindre cet objectif, car les places sont chères, je vais me sacrifier. Que je sache, tout passe par le travail sur et en dehors du terrain. Là-dessus, je suis prête », prévient Nérigol qui a eu des propos élogieux à l’égard du public haïtien au terme de la Coupe du monde.
«Merci, c’est peu dire. J’ai été flattée de voir le comportement du public en France, en Haïti et ailleurs. Les fans n’ont pas cessé de nous encourager en disant que nous pouvions réaliser quelque chose d’extraordinaire dans la Coupe du monde. C’est la première fois que je constate un public aussi dévoué à la cause du football féminin. Si nous étions très motivées à faire une grande Coupe du monde en France, le public y était pour beaucoup», a conclu Nérilia Mondésir qui espère que d’autres clubs français seront prêts à s’attacher les services de certaines Grenadières pour la nouvelle saison.
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