Depuis sa victoire nette et sans bavure (6-2, 6-4) en finale de l’US Open, le samedi 8 septembre, face à Serena Williams, le nom de la Japonaise d’origine haïtienne est sur toutes les lèvres. Coup de projecteur sur l’actuelle 7e joueuse du classement de la WTA qui a visité Haïti (du 21 au 31 octobre 2017), son enfance, ses débuts en tennis avant d’évoquer son sacre à Flusing Meadows.
Son histoire
Née à Osaka, le 16 octobre 1997 (20 ans), Naomi Osaka, 1m80, droitière, revers à deux mains, s’installe en 2000 aux USA avec sa famille. Le père, Léonard François, grand admirateur de Venus et Serena, décida de s’inspirer des méthodes de la famille Williams pour former ses filles (Mari et Naomi) au tennis. Elle avait progressé au sein de la Harold Solomon Institute ProWorld Tennis Academy (Académie de Tennis SBT de Floride). De passage à Port-au-Prince en octobre 2017, la lauréate de l’US Open 2018 a confirmé l’information en disant : « J’ai appris à jouer au tennis à l’âge de trois ans. En fait, j’ai été influencée par ma grande sœur (Mari, actuellement 22 ans et joueuse professionnelle). On vivait à l’époque au Japon. Voyant que j’ai un énorme talent, mes parents ont pris la décision de s’installer à New York (USA) pour que je puisse progresser ».
Pourquoi a-t-elle visité Haïti ?
La décision de visiter Haïti, dit-elle, a été une décision personnelle. Elle ne tarit pas d’éloges sur la cuisine haïtienne. Elle en avait profité pour expliquer : « À New York, j’ai vécu avec plusieurs membres de la famille de mon père (grand-mère, cousines et cousins). On ne se nourrissait que des produits haïtiens. La cuisine haïtienne est juste formidable. J’avais déjà visité le Japon. J’avais à cœur de visiter Haïti. Bien que j’aie entendu là-bas des commentaires négatifs sur Haïti. J’avais du mal à y croire. C’est pourquoi j’avais une énorme envie de fouler le sol haïtien. J’ai visité la ville de mon père, Jacmel, et d’autres endroits du pays. J’ai pu constater qu’Haïti est un beau petit pays. Les commentaires négatifs ne reflètent pas la réalité ».
Naomi Osaka dans la peau d’un prophète
Avant son sacre anecdotique à New York, elle l’avait prédit lors de sa visite en Haïti. Comme un prophète, Naomi, qui a effectué ses débuts sur le circuit professionnel en 2012, savait qu’elle allait briller au plus haut niveau du tennis mondial. En témoignent ses déclarations datées d’octobre 2017 : « J’ai déjà gagné, en simple, un tournoi au Singapour. Le haut niveau ne se résume pas à gagner tout le temps. Vu que je suis nouvelle sur le circuit, il me faut acquérir de l’expérience. Pour le reste, j’ai disputé une pléiade de grands tournois. Si vous regardez les résultats, je ne suis pas trop loin de l’objectif fixé. Je sais que je dois encore travailler très dur pour l’atteindre. J’ai la force mentale, la confiance et la volonté d’aller de l’avant. Ce n’est qu’une question de temps pour moi de briller au plus haut niveau. D’autant plus que beaucoup d’Haïtiens, à New York, ont toujours fait le déplacement pour me supporter. Ma surface de prédilection est le dur, mais je n’ai aucun problème avec le gazon. En témoignent mes récents résultats au tournoi de Wimbledon ».
Naomi encourage l’État à investir dans les jeunes
Richardlyne François (12 ans), championne ITF-Cotecc de la région III des Caraïbes et grand espoir du tennis féminin haïtien, Christopher Borgelin (14 ans), Fritzterson St-Louis (13 ans), James Adler Germinal (14 ans) et Krishna Maurice (17 ans) sont, entre autres, les jeunes talents qui avaient accueilli Naomi Osaka à l’hôtel Karibe lors de son passage en Haïti. Ces derniers, après avoir échangé quelques coups de raquettes, sous les yeux de la star du tennis mondial féminin, lui avaient remis un bouquet de fleurs en signe de remerciement.
À propos de ces athlètes, Naomi, surprise par la qualité de leurs échanges, eut à déclarer : « En les voyant jouer, sans crainte d’être démentie, je suis persuadée que le tennis juvénile haïtien promet un très bel avenir. Cependant, pour y arriver, ces jeunes auront besoin de l’aide de tout un chacun, car on ne fait pas de cadeau dans le haut niveau.»
Noami fière d’être haïtienne
La fille de Léonard François (père) et Tamaki Osaka (mère), Naomi, qui avait promis de revenir en Haïti, mais dans un cadre plus formel, avait déclaré, le 30 octobre lors de son passage en Haïti : « J’aurais bien aimé être l’ambassadrice de mon pays, car je me sens haïtienne comme vous. Il y a de très beaux endroits en Haïti que l’on peut vendre à l’étranger. Ce sera un plaisir de le faire.»
Naomi Osaka en chiffres
(1).- Naomi Osaka est la première Japonaise à s’imposer en Grand Chelem. Et elle n’est que la deuxième Asiatique après la Chinoise Li Na (Roland-Garros 2011 et Open d’Australie 2014). (2).- Elle n’est que la deuxième joueuse à présenter un bilan de deux victoires en deux matches face à Serena Williams. Seule Sybille Bammer avait réussi la même chose. (7).- Le classement de Naomi Osaka lundi matin. Ce sera le meilleur classement de sa carrière. (11).- Naomi Osaka est née 11 jours avant que Serena Williams ne jouât son premier match professionnel. (19).-Naomi Osaka est devenue, depuis samedi 8 septembre, la 19e joueuse ayant remporté l’US Open pour sa première finale en Grand Chelem.
Son palmarès
Naomi Osaka, entraînée depuis 2018 par Sascha Bajin, après avoir écarté David Taylor, son ancien coach (2017), compte deux grands trophées à son palmarès. En effet, en finale du tournoi d’Indian Wells en Californie (mars 2018), elle s’imposa facilement (6-3, 6-2) face à la Russe Daria Kasatkina. Elle en avait profité pour gagner 22 places au classement WTA pour atteindre le 22e rang mondial. Et samedi 8 septembre, contre Serena Williams à Flusing Meadows, en finale de l’US Open, elle s’est adjugé son premier tournoi de Grand Chelem dans sa jeune carrière.
Le savez-vous ?
La fusée Naomi Osaka, lauréate de l’US Open 2018, a déjà, par le passé, écarté l’aînée des sœurs Williams (Venus) à deux reprises, soit en octobre 2017 au second tour de l’Open de Hong Kong, Venus, alors 5e mondiale et par forfait au troisième tour du tournoi d’Auckland en 2017.
N’est-ce pas une sorte de passation des pouvoirs ?
On l’espère bien !
Legupeterson Alexandre
lenouvelliste.com