24 heures après la défaite des moins de 20 ans en Bretagne, les Haïtiens continuent à faire éloge de leur équipe tout en regrettant sa sortie prématurée de la compétition. Certains continuent de responsabiliser le coach. Et si on battait l’Allemagne pour entrer dans la légende?
Du côté de la Fédération on commence déjà à tirer quelques leçons. Serviront-elles dans les décisions futures? On l’ignore, d’autant qu’en Haïti on a la mémoire courte. Les leçons ne sont pas toujours retenues. On prend toujours de bonnes dispositions quand la situation est compliquée pour les oublier dès qu’on a un moment de répit.
Pour les fans instantanés qui ne connaissent pas grand-chose aux aléas du sport, dépités du fait que leur équipe de laquelle ils attendaient déjà un trophée mondial, l’élimination est à mettre sur le dos de quelqu’un et naturellement c’est le sélectionneur qui en est la cause puisque les joueuses savent trop bien jouer pour qu’on n’ait pas pu en tirer une Coupe du monde. Et comme il y a des pseudos intellectuels pondeurs de conclusions rapides, les causes de cette élimination viennent du fait que l’entraîneur n’est pas haïtien, donc il ne connaît pas les joueuses ou il manque de niveau pour diriger une pareille équipe.
Et si on battait l’Allemagne?
Se hisser parmi les 16 meilleurs mondiaux est un fait historique, disputer une Coupe du monde dans le même groupe que l’Allemagne, la Chine qui ont l’habitude de cette compétition et le Nigéria, s’est se frotter à un niveau extrêmement relevée, par rapport à la CONCACAF où évolue l’équipe haïtienne. On a joué contre les États-Unis, meilleure de la CONCACAF, en janvier ils ont sorti l’équipe haïtienne aux tirs aux buts mais en juin les Américaines ont laminé l’équipe haïtienne dans la Ladies Cup, signe qu’entre janvier et juin elles ont continué à faire un travail méthodique pendant que nous, Haïtiens, faisons parader nos joueuses pour les admirer. Parlement, Palais national, mairies ici, mairies là; les Haïtiennes n’ont jamais eu le temps de disputer un match de préparation d’envergure au moment où les États-Unis se frottaient à de nombreuses équipes en Europe, dont la France à deux reprises.
Pourtant en dépit de leur préparation méthodique, les Américaines ont débuté leur Coupe du monde française sur une défaite 0-1 face à la formation japonaise avant de se ressaisir contre le Paraguay pour espérer se qualifier lundi contre l’Espagne. La courte défaite contre la Chine lors de la première sortie de l’équipe haïtienne lundi montre qu’il y a eu une grande progression entre l’équipe de la Ladies Cup et celle qui joue la Coupe du monde. Le match contre le Nigéria confirme que le travail du staff technique a été bien fait.
Si on battait l’Allemagne lundi, Haïti obtiendrait sa toute première victoire en phase finale de Coupe du monde. Ce serait légendaire. Une victoire ne nous qualifierait pas, mais elle rappellerait que si on avait tenu compte de tous les paramètres on aurait pu tirer mieux de cette sélection. Alors contre l’Allemagne lundi, que les filles essayent d’offrir à Haïti une première victoire en phase finale de Coupe du monde lundi contre l’Allemagne pour se hisser un peu plus haut dans cette légende qui attirera les jeunes filles vers le football féminin et fouetter l’orgueil des jeunes garçons qui vont, à Bradenton en novembre, disputer les qualifications pour le mondial masculin de la catégorie jeune de 2019 de non seulement se qualifier, mais aussi franchir le premier tour pour la première fois de l’histoire dans une phase finale de Coupe du monde.
Enock Néré
lenouvelliste.com