Deux sélections éliminées aux portes d’une qualification en moins de deux semaines après une longue préparation au Brésil, les premiers fruits de la coopération entre « Viva Rio » et le football haïtien ne sont pas les meilleurs. Après des « Grenadières » dépourvues de grenades, ce sont des « Grenadiers » sans « Klorat » qui se sont fait humilier 0-4 devant Trinidad, samedi, pour quitter la Digicel Cup des Nations, la tête basse
15 buts encaissés dont 7 en match amical devant le Brésil; trois matches perdus contre une seule victoire pour une élimination aux portes d’une qualification pour une phase finale de Coupe du monde. La note est salée pour la sélection nationale de football féminin après deux mois de préparation au Brésil. Deux mois de sous la houlette de techniciens brésiliens secondés par des techniciens haïtiens habitués au football féminin haïtien. Quatre mois après son licenciement, l’image de Gaspard d’Alexis qu’on croyait gommé par l’arrivée de « Viva Rio » ressurgit dans le football féminin comme celle d’un certain Luis Amelio Garcia renvoyé à la fin de l’année 2007.
Les joueuses de la sélection nationale de football féminin revenues au bercail, les mordus du football se consolent du fait que l’équipe féminine était éliminée aux portes de la phase finale de la Coupe du monde; que les filles s’étaient passablement bien tirées devant le Brésil en match amical et devant les Etats-Unis, si l’on tient compte du niveau de football de ces sélections. On se permettait même de relativiser la défaite contre le Costa Rica en se basant sur les déclarations de certaines joueuses qui estiment que le match contre le Brésil était trop près de celui contre les Etats-Unis, ce qui a lessivé les joueuses.
Les hommes pour espérer
La sélection nationale A devant entrer en compétition le 2 novembre, les fans haïtiens ont reporté leurs espoirs sur les « Grendadiers ». Ils ont été se préparer au Brésil et dans ce pays où tout ce qui est brésilien en matière de football est objet de culte, le cyclone Tomas et l’élimination des filles ne découragent pas. Avec le staff technique brésilien qui dirige les hommes, tout allait rentrer dans l’ordre. Haïti ira se battre pour sa qualification haut la main sur la pelouse de Trinidad avant de remporter une nouvelle fois la Coupe caribéenne « Digicel » des Nations. Simple formalité pour une sélection masculine qui vient de passer plus d’un mois de préparation au Brésil.
Et le bémol vint
Contre Guyana le 2 novembre 2010, la sélection nationale de football fait une entrée timide. Pétrelle, la petite amie du Jérémien Ricardo Charles qui honore enfin une sélection, ne tient plus en place. Elle attend le moment où son fiancé inscrira le premier but de la partie, mieux encore, le but de la victoire. Quand, au coup de sifflet final, Haïti se contente d’un piètre 0-0, un premier bémol a douché l’enthousiasme des fans haïtiens. Mais on se disait encore que les équipes haïtiennes font toujours une entrée timide en compétition. Les « Grenadiers » s’amélioreraient contre Saint-Vincent avant d’aller prendre sa qualification devant Trinidad.
Contre Saint-Vincent jeudi, la sélection nationale s’impose 3-1 confirmant légèrement l’illusion de ceux qui croyaient à cette possible qualification avec toujours un bémol : Contre Saint-Vincent, il aurait fallu marquer plus de buts et surtout ne pas en encaisser. Mais pour les mordus, cela importait peu car avec quatre points dans la besace, un nul suffirait pour valider un billet pour la Martinique.
Et puis la débâcle
Quand la sélection nationale haïtienne effectuait sa rentrée sur la pelouse du Ramjohn Stadium (Marabella, San Fernando) samedi soir, ils étaient nombreux, en dépit de Tomas, a rester collés à leur transistor pour écouter le récit du déroulement du match. Ils croyaient encore à la qualification de l’équipe haïtienne, d’autant plus qu’on savait déjà que Guyana s’était imposée face à Saint-Vincent.
Rapidement, l’équipe haïtienne se fit surprendre et encaisse un premier but, et la débâcle commença. En moins de quarante-cinq minutes, les « Grenadiers ont encaissé quatre buts dont un doublé de Hughton Hector, un but de Devon Jorsling et un autre de Kerry Baptiste. Tout simplement une catastrophe pour une formation méconnaissable.
Si en seconde période ces « Grenadiers » privés de « klorat », encore moins de grenades, sont parvenus à limiter les dégâts, Trinidad ne cherchait pas plus et s’est contenté de gérer sa victoire. Au coup de sifflet final qui signifait aussi la fin de cette phase des éliminatoires, Trinidad s’offrait une place de choix pour la phase finale de la compétition, alors qu’Haïti, après avoir concédé cette lourde défaite, (0-4) se mettait à l’abri de toute compétition internationale pour deux années.
Enock Néré
nenock@yahoo.com
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