Jean Pascal avait promis de s’exprimer avec ses poings et il a tenu parole de magnifique façon en conservant sa ceinture de champion du monde WBC des mi-lourds face à l’Américain Chad Dawson dans un combat qui a pris fin sur une teinte de controverse.
Pascal (26-1-0, 16 K.-O.) a infligé à Dawson (29-1-0, 17 K-.O) son premier revers en carrière grâce à un triomphe par décision technique et unanime des juges après onze rounds. L’arbitre Michael Griffin a dû mettre un terme au combat puisque Dawson ne pouvait poursuivre en raison d’une profonde coupure subie au-dessus de l’œil droit à la suite d’un coup de tête accidentel entre les deux boxeurs.
Les cartes des juges ont donc rendu un verdict en faveur de Pascal selon des pointages de 108-101, 106-103 et 106-103 ce qui a fait exploser la foule de joie.
«Québec, je vous adore, nous avons fait l’histoire», a lancé Pascal d’un grand cri du coeur fier de l’une des plus prestigieuses victoires de l’histoire de la boxe canadienne.
Cette conclusion a fait bondir de furie Gary Shaw, le promoteur de Dawson, qui s’est écrié à un des surveillants du combat: «Pourquoi penses-tu que je ne voulais pas venir me battre au Canada. »
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Pascal ne s’est pas prier pour réagir au mécontentement du clan adverse.
«Il faut gagner et perdre comme un champion. Je l’ai battu et c’est à lui de revenir en force», a-t-il lancé avec conviction. «Ce n’était pas un coup de tête intentionnel et je ne suis pas un boxeur salaud. J’étais en avance donc ça ne m’aurait rien donné d’agir ainsi.»
«Je suis très content de son combat, de loin celui durant lequel il a le mieux suivi notre stratégie», a commenté son fidèle entraîneur Marc Ramsay.
«Chad est un bon boxeur, mais je savais que je faisais partie des plus grands au monde et il fallait juste que le monde le voit. Je suis le meilleur dans la catégorie des 175 livres et l’un des meilleurs livre pour livre», a dit Pascal qui a été annoncé vainqueur par le célèbre annonceur Michael Buffer.
Cette fin inattendue mettra en scène un combat revanche, convenu avant l’affrontement, très excitant et Montréal devrait en être le théâtre.
«Nous n’avons pas vraiment le choix, j’ai amené le réseau HBO à Montréal et Jean a les ceintures donc nous devons aller où il veut», a avoué Shaw avant d’y aller d’un avertissement.
«Je vous assure toutefois que l’arbitre (Michael Griffin) et le juge canadien Jack Woodburn (qui a rendu la carte de 108-101) ne seront pas impliqués dans le combat revanche.»
Plus tôt dans ce 11e round, Dawson a tout tenté ce qui a fait craindre le pire aux partisans de Pascal, mais le champion WBC a toutefois démontré une grande capacité à encaisser.
«Il ne m’a pas fait mal du tout et j’ai montré que je suis meilleur que lui», a précisé Pascal avec fierté.
Négligé avant le combat, Pascal a démontré tout son talent contre le redoutable Dawson, qui était classé dans le top 10 mondial toutes catégories confondues, en prenant le contrôle du combat lors des premiers engagements.
«J’aurais dû parier sur moi», a blagué Pascal. «J’imagine que je serai le favori la prochaine fois.»
L’athlète de 27 ans, qui touchait une première bourse millionnaire, a défendu son titre avec brio pour une troisième fois et cet exploit lui ouvrira une multitude de portes pour l’avenir et la possibilité d’un combat contre Lucian Bute refait surface.
«J’ai montré que je suis le roi en ville. Je suis prêt à écouter les offres de tous ceux qui veulent me lancer un défi», a noté Pascal sans vouloir exiger un combat contre le champion du monde d’Interbox.
Une grande démonstration de Pascal
Dès les premiers rounds, Pascal a prouvé qu’il pouvait rivaliser avec Dawson et il a pris le contrôle du duel au niveau des points. Cette stratégie a joué un rôle majeur dans le dénouement de la soirée.
«Le promoteur de Dawson, Gary Shaw, avait dit qu’il n’y avait aucune façon de neutraliser son boxeur et je lui avais répondu que j’étais la solution pour y arriver», s’est réjoui Pascal qui avait été plutôt timide dans ses commentaires avant le combat.
«La pire chose a été de donner les deux ou trois premiers rounds à Pascal et il est devenu plus brave», a analysé Shaw qui n’était pas satisfait de son poulain.
Tel un champion, Pascal n’a pas hésité à attaquer pour décocher de nombreux coups en puissance par la suite et il a connu plusieurs excellentes séquences sans envoyer Dawson au tapis.
«Je ne vois aucune controverse, je menais haut la main et j’ai suivi mon plan de match», s’est exprimé Pascal.
Le Québécois a impressionné la foule, et probablement ses dénigreurs, avec des charges précises notamment lors des septième, huitième et neuvième rounds.
Dawson n’a jamais été en mesure de prendre l’avantage dans ce face-à-face puisque Pascal l’a sorti de sa zone de confort. Trop tardivement, Dawson a ouvert la machine au 11e assaut, mais il n’a pu obtenir le K.-O. recherché.
rds.ca