Du 29 octobre au 2 novembre, Haïti a été le siège du cours multinational destiné aux arbitres francophones, zone CONCACAF, tenu à l’hôtel Visa Lodge en présence du président de la FHF, Yves Jean-Bart. Pour en parler, Rosnyck Grant, président de la Commission nationale des arbitres (CONA) et membre du comité exécutif de la Fédération haïtienne de football (FHF), a accepté volontiers de répondre aux questions du Nouvelliste.
Rosnyck Grant : Ce fut un cours d’arbitrage multinational. Il a démarré le 29 octobre pour prendre fin le 2 novembre. On avait 68 participants, dont 12 français d’outre-mer. Au nombre de ces participants, 16 filles, dont 14 haïtiennes.
LN : Ce cours a été animé par qui, et quel a été son objectif ?
RG : Il a été animé par des instructeurs de la FIFA. Ce sont : Alain Lim Kesenegal (île Maurice) et Mademba Mbacke (Sénégal). Les objectifs sont divers, entre autres réévaluer la hiérarchie des arbitres élites; faire une interprétation uniforme des nouveaux concepts de l’arbitrage moderne et créer une ouverture pour les jeunes officiels.
LN : Quels sont les critères retenus pour y prendre part ?
RG : Pour y prendre part, ces 68 arbitres devraient être en principe en très bonne condition physique et leurs disponibilités aussi ont joué un rôle non négligeable. Il faut noter qu’une centaine d’officiels haïtiens ont été présélectionnés pour le test de conditionnement physique qualificatif pour le cours. Une vingtaine avait décliné l’invitation.
LN : Selon ce que j’ai vu, ce cours était dispensé en trois modules et pourquoi ?
RG : Justement. La préparation physique (1), la nouvelle philosophie de l’arbitrage pratique (2) et l’interprétation des lois (3). Nous avons procédé ainsi pour que tout soit clair pour tous les participants.
LN : À l’issue de ce cours, vous vous dites quoi au juste au sujet de nos arbitres ?
RG : Je me suis dit que j’ai la confiance de la FIFA. Il n’est pas permis à n’importe quel pays de recevoir un cours multinational d’arbitrage réunissant plusieurs postulants venus d’horizons divers.
LN : Haïti dispose de combien d’arbitres de la FIFA, et que doit faire un arbitre s’il veut devenir un officiel reconnu par la FIFA ?
RG : Ils doivent se distinguer des autres arbitres très largement et maîtriser l’anglais.
LN : Avant de clore l’interview, évoquons un peu les résultats de ce cours multinational d’arbitrage.
RG : Près d’une cinquantaine d’arbitres ont réussi le test de conditionnement physique. Des 12 ressortissants de la Guadeloupe, de la Martinique et de la Guyane française, 4 ont réussi le test. Mais les 12 étaient qualifiés d’office pour le cours. Certains des officiels haïtiens qui n’avaient pas réussi le test de conditionnement physique y étaient aussi admis.
LN : Nos arbitres, ces derniers jours, sont présents à l’échelle régionale, voire internationale. Y a-t-il un travail qui se fait là-dessus ?
RG : C’est la reconnaissance de leur niveau par les instances internationales. Pour y arriver, ils ont consenti beaucoup de sacrifices. C’est une preuve tangible aussi qu’au sein de la CONA nous avons fait un travail positif.
LN : Revenons à ce cours. Quels ont été les principaux points débattus dans ce cours ?
RG : Nous en avons profité pour mettre l’accent, entre autres, sur les points suivants : hors jeu, fautes de main, attaque prometteuse, annihiler une occasion de but et gestion des conflits.
LN : Pourquoi vous mettez l’accent sur ces points, nos arbitres ont-ils une quelconque lacune dans ces domaines ?
RG : Chacun peut avoir des lacunes. Ce qui tue le football, c’est l’ignorance des lois et concepts par certains de ceux qui parlent fort et qui induisent les fans en erreur.
Le Nouvelliste : Vous vous fixez déjà un objectif à atteindre avec nos arbitres ?
Rosnyck Grant : Mon plus grand rêve, c’est de voir que des arbitres haïtiens participent aux Jeux olympiques de 2024.
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