Ils ont été avec elles jusqu’au bout ! La sélection haïtienne de football féminin U-20 a disputé son troisième et dernier match de coupe du monde, le lundi 13 août 2018 au stade de la Rabine à Vannes, en France. Bien que l’équipe soit bel et bien éliminée, elle a joué un super match qui s’est malheureusement terminé 3 buts contre 2 face aux Allemandes avant de sortir définitivement de la compétition. Un beau public d’Haïtiens et d’étrangers drapeau en main, drapé des couleurs du bicolore, sans oublier le rara qui a assuré l’animation durant toute la durée du match était présent et était sorti heureux.
Aussi, il faut bien reconnaître que les compatriotes ont été avec les grenadières jusqu’au bout. Ils ne les ont pas lâchées en cours de route. Malgré les deux défaites précédentes qui ont exclu les grenadières de la coupe du monde de football féminin, des supporteurs assidus, patriotes jusqu’aux os ont suivi les grenadières d’abord à Saint-Malo et ensuite à Vannes pour les encourager sur les pelouses. Étudiants, haïtiens de sang, étrangers accompagnés de leurs conjoints haïtiens, enfants issus de couples mixtes, sont entre autres la composition du public ayant constitué le « ban dèyè » de l’équipe haïtienne dans les tribunes du stade de la Rabine. Ils crient, ils chantent les oye oye Haïti ! les « nou ka fèl », etc. Les deux tirs de Nérilia Mondésir contre les championnes du monde, notre Nérigòl national, les font carrément bondir de leurs sièges pour danser et applaudir l’exploit des super falconets. Sur leurs visages, la joie, la satisfaction se lisent. Pas de grincements de dents ni d’excès de colère, cet après-midi. Le moment est à la jubilation!
Youri Chévry, le maire de Port-au-Prince, fidèle quant à lui, croit qu’on a une grande équipe. «On a bien joué, l’équipe allemande était mieux préparée et plus professionnelle que nous, mais on a fait de notre mieux au niveau individuel, on était très technique. Si on avait joué plus de matchs de préparation, on aurait pu mieux faire», a affirmé, l’édile, grand fan qui a fait le déplacement depuis Port-au-Prince jusqu’à Saint-Malo et Vannes pour supporter la sélection. Pour sa part, Mezwava, une jeune compatriote qui a fait un long trajet, comme la plupart des spectateurs pour voir le match, ne cache pas sa joie : « C’était impressionnant comme match. Les filles ont été superbes face aux Allemandes », a indiqué la jeune haïtienne qui croit par contre que les filles doivent être mieux entraînées. « Au niveau individuel, je les trouve très bonnes. Mais au niveau collectif, les tactiques n’étaient pas des meilleures », a-t-il conclu.
Pour Claude Prépetit, père d’une footballeuse, le match était super « Les filles ont très bien performé. On a vu beaucoup d’intensité. Je suis très satisfait », a lâché le père de Sylvie Prépetit, une joueuse de la sélection, qui a fait le voyage depuis la Floride accompagnée de toute sa famille pour supporter l’équipe malgré le fait que sa fille n’ait pas été en lice pour la coupe du monde. « Les joueuses ont démontré leurs talents. On a raté beaucoup d’occasions. Elles doivent être plus solides au niveau défense » a poursuivi M. Prépetit. Edwin Alvénor, haïtien résidant en France, ne cache pas son bonheur à la sortie du stade, « Je suis fier d’elles. Elles se sont données entièrement sur le terrain », a révélé le Jérémien marié à une Française qui a effectué un long trajet au volant de son véhicule pour assister au match avec son épouse et son cousin Hérold Saint-Fort. « Je ne regrette pas d’avoir fait le déplacement. L’équipe a fait preuve de potentialité. Les filles ont démontré leur engouement. Le pays doit faire quelque chose afin qu’elles puissent continuer dans leur rythme et progresser. C’est ce qui leur permettrait de briller », croit Jimmy qui est venu de Paris, accompagné de sa famille, drapeaux en main pour crier en avant les grenadières.
Notons que la belle surprise du match a été l’entraîneur Marc Collat. Celui que l’on n’a pas cessé de pointer du doigt, s’est finalement levé de son trône pour se mettre sur le terrain. Il était en plein dans le jeu, coachant ses filles. Il a exercé son rôle et fait son travail, cette fois. Un bravo au coach. Il n’est jamais trop tard pour bien faire certes mais on espère qu’à l’ avenir l’entraineur français ne s’en tiendra pas à ce dicton et se fera sentir le plus tôt possible.
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