Jimmy Jéoboam, qui fait figure d’éducateur sportif dans le monde du football en France, était invité par nos confrères d’Africa Top Sports à donner son opinion sur sa philosophie de jeu. Il en a profité pour aborder d’autres sujets d’actualités. totalmixradio.com vous invite à découvrir cette entrevue !
À la question qu’elle est votre philosophie de jeu, en guise de réponse, Jmmy Jéoboam dit : » Je construis mon identité de jeu à travers mon éducation familiale et mon parcours de vie. Je suis un homme déraisonnable car l’homme raisonnable s’adapte au monde tandis que moi j’essaye de faire de mon mieux pour adopter le monde à moi-même car tout progrès dépend de l’homme déraisonnable. Le football c’est comme la vie, pour être heureux il faut être simple. J’essaie de faire de mon mieux pour que mon équipe pratique un football généreux et enthousiaste avec de la simplicité. Nous essayons toujours d’être les protagonistes du destin du ballon. La notion du plaisir est l’élément essentiel de ma vision du football car chaque joueur doit être épanoui dans mon équipe « .
Pour évoquer le type de joueurs qu’il préfère dans les différents secteurs du jeu, Jimmy Jéoboam qui n’a jamais nié son amour pour la ville de Léogâne, a fait savoir ce qui suit : » Je suis amoureux de la passe, un joueur qui ne maitrise pas ce moyen d’action ne trouvera pas sa place dans mon équipe. Je suis un grand fan du 4-3-3 avec une pointe basse, ce système est idéal pour pratiquer un football de protagoniste. Chaque joueur de mon équipe doit être bon techniquement sur la pression de l’adversaire. Quand nous sommes en possession de la balle. Chaque joueur de mon équipe doit avoir une condition physique idéale car à la perte de la balle, l’équipe doit courir aussitôt pour récupérer le ballon. J’aime beaucoup mon numéro 10 devant la défense. Ce joueur est le joueur le plus important de mon équipe. Il doit être capable de jouer sur la pression de l’adversaire. Il doit être facile techniquement et tactiquement avec une intelligence de jeu au-dessus de la moyenne. Grâce à lui, l’équipe peut sortir le ballon en supériorité numérique face à un 4-4-2 à plat ou 4-2-3-1 etc..
De poursuivre, il ajoute : » Chaque zone sur le terrain est importante car le football est un jeu d’interpénétration. Il y a toujours un rapport de force. Le terrain est divisé en trois zones, la zone de conservation, la zone de progression et la zone de finition. Avoir la possibilité de maîtriser la zone de transition (progression) 50 à 70% du temps et cela pendant 90 minutes peuvent faire la différence dans le résultat final sur le tableau d’affiche « .
S’exprimant sur son regard sur le football africain, sans langue de bois, il a reconnu que le football est un sport reconnu sur le continent africain. Il y a de nombreux points positifs sur les différents championnats de football en Afrique, a-t-il reconnu. Le championnat Marocain est très compétitif et est doté de superbes stades. L’organisation de ce championnat est très professionnelle. Le Maroc a gagné la dernière Can au Cameroun grâce à son championnat. L’équipe a proposé un jeu intéressant. Wydad a monté une bonne équipe cette année. Le derby Casablanca de ce week-end entre Wydad et Raja promet de belles choses. D’autant plus que leurs supporters sont incroyables. Le championnat Algérien progresse aussi bien sur le plan sportif depuis la réforme. Le niveau des jeunes joueurs est excellent. En revanche, le championnat tunisien est en déclin sur le plan sportif depuis quelques années. De même que le championnat camerounais qui a connu la gloire sur le continent africain dans les années 90 et début des années 2000 comme Coton Sport. Désormais il ne fait que régresser à l’échelle mondiale ».
Pour ce qui est de son regard porté sur les joueurs africains comme meneurs de jeu dans le les clubs européens, Jimmy Jéoboam, ne passe par quatre chemins pour avancer ceci : » Dans les années 70 – 80 et fin des années 90, le football africain était un football de rue. C’était un football créatif et enthousiaste. La technique était la base de notre football. Notre continent avait des excellent joueurs créatifs car le footballeur africain est un footballeur d’instinct, chaque Sélection africaine avait 2 à 3 meneurs de jeu. Aujourd’hui, nous avons perdu notre identité parce que nous avons voulu imiter le modèle européen et pour se faire il est nécessaire d’avoir à sa portée tous les éléments de ce modèle qui permettent de reproduire localement. Si nous désirons retrouver des meneurs de jeu africains dans les plus grands clubs Européens, nous devons absolument apporter notre propre identité de jeu avec nos profils de joueurs et notre propre cursus de formation sur le continent africain car l’Afrique n’est pas l’Europe.
En guise de conclusion, Jimmy Jéoboam qui avait visiblement pris du plaisir à s’exprimer au micro de nos confrères d’Africa Top Sports, s’est fendu d’un proverbe Algérien « Nier une faute, double la faute. .. »
Barbarah Bourdeau / totalmixradio.com