La sélection nationale U-17 est rentrée de voyage ce jeudi, avec sa qualification en poche. Dans des déclarations faites au Nouvelliste, le président de la Fédération haïtienne de football, Yves Jean-Bart, qui se trouve actuellement en France pour assister au tournoi de Sud Ladies Cup où participe l’équipe féminine U20, a expliqué que les petits Grenadiers n’ont pas volé leur qualification pour la phase finale de la Coupe du monde U-17 de la FIFA, Brésil 2019. Yves Jean-Bart, ému et fier de ses protégés, a accepté volontiers de revenir sur la route conduisant à cette qualification historique.
« Je suis content pour nos jeunes. Ils étaient arrivés tout petits au ‘‘Camp Nous’’. Grâce à un travail acharné et avec beaucoup de sacrifices tout au long de l’année, ils ont pu tirer leur épingle du jeu dans ces éliminatoires », tels ont été les premiers mots du président de la Fédération haïtienne, visiblement ému, avant de se livrer à un flot de remerciements.
« Nous sommes reconnaissants vis-à-vis des coaches de la direction technique nationale qui se sont succédé pour leur apprendre à jouer au football. Je tiens à rendre hommage aux coaches Gabriel Michel (Tigana), Francis Claude, Jean Roland Dartiguenave, Paulin Jean, Pierre Chéry, Gérald Jean-Louis, coach Rivas, les infatigables kinés Carl et Junior, les conseillers techniques et le sélectionneur national Marc Collat. Ce dernier avait emmené les petits Grenadiers à un grand tournoi à Montaigu, en France, en mars 2018. En fait, ça a été leur premier contact avec le haut niveau. Comment oublier le coach Miguel Perdomo. En effet, c’est lui qui avait fait la préparation de cette équipe jusqu’en Roumanie avant de passer le témoin à son ami Wébens Princimé qui, en raison de l’incapacité de Miguel, a fait le voyage de Roumanie à USA. Itala a assuré la continuité jusqu’à cette consécration finale », a expliqué Dadou qui a ajouté que la FIFA et la Concacaf contribuent grandement dans cette nouvelle page d’histoire écrite dans le livre du football par les petits Grenadiers.
« Des années de travail, des tonnes d’heures d’entraînements, une bataille sans fin pour pousser ces petits Grenadiers à aller à l’école. Une bataille de tous les instants pour leur coach assistant Parnel Guerrier. On ne peut pas oublier leurs encadreurs de classe, mais aussi les cuisiniers et cuisinières toujours vigilants avec eux en matière de discipline. Un grand merci à la FIFA qui, à travers son nouveau projet » Forward « , donne aux petites associations plus de possibilités de mieux s’entraîner, mieux s’équiper « forward uniformes » et même faire jouer plus de matches internationaux à travers « solidarité voyage » et faire au moins un voyage et disputer des matches internationaux. Nous n’avons pas autrefois et ce que la FIFA et Concacaf, avec « one Concacaf « , nous ont offert. En mettant de la rigueur et plus de planification scrupuleuse dans la gestion de ces fonds, nous avons pu faire plus », s’est exclamé le président de la FHF qui a fait savoir que l’État haïtien, au même titre que les responsables de l’UEFA, n’est pas en reste.
« L’État haïtien, qui avait aussi financé leur participation, il y a un an, au tournoi de Montaigu pour rencontrer de grandes équipes comme l’Argentine, la Russie, le Portugal, mérite aussi d’être remercié. Jamais une équipe nationale de jeunes n’a eu autant de sparring partners de si grand calibre. Un mot de gratitude à l’UEFA qui, dans sa coopération avec la Concacaf et dans l’idée d’accompagner une équipe qui avait un gros potentiel, a invité, payé hôtel et séjour pour nos garçons en vue de participer à un beau tournoi en Roumanie avant le prémondial qui a été décisif », souligne-t-il. À côté des tournois internationaux, deux membres de l’équipe haïtienne, dont le natif de Léogâne qui a récemment signé un contrat pro-stagiaire avec l’équipe de Strasbourg, ont pu bénéficier, s’il faut se fier aux propos de Dadou, d’un support technique de la part du club français.
« Je dis merci au Racing Club de Strasbourg, qui, suite aux démarches d’un de nos team managers, Dieussaint « Billy » Chalera, a préparé deux de nos maîtres à jouer Dany Jean et Fredler « Bijoux » Christophe. Ces derniers ont fait montre d’une forme mondiale tout au long de cette quinzaine », a-t-il précisé. Dans ces propos de remerciements, le président de la Fédération haïtienne de football n’a pas oublié les anonymes et ce qu’il appelle les parrains des petits Grenadiers.
« Un mot à tous les anonymes dévoués des équipes de jeunes qui, année après année, forment de nouveaux joueurs et les ont initiés tout petits à notre jeu. On doit aussi une fière chandelle à des anciens internationaux ou coaches qui les ont découverts et dirigés vers le « Camp Nous ». Nous citons : Peter Germain, Wilner Lamare, Fiorda Charles et Carlo Marcelin, des parrains qui leur ont construit une ambition », a déclaré Yves Jean-Bart tout en mettant l’accent sur les sacrifices consentis par les petits Grenadiers qualifiés pour la Coupe du monde U17 de la FIFA, Brésil 2019.
« Pendant toutes ces années, les petits Grenadiers ont bourlingué et rencontré les plus gros calibres aussi forts que ceux qui les attendent au mondial. Leur route est donc tracée. Il revient à nous de continuer à leur tenir la main pour qu’ils puissent aller bien et vite, et tout en souhaitant qu’ils explosent au Brésil et trouvent tous un bon club pour faire carrière et aider leurs pauvres parents », a le souhaité par le Dr du football. Évoquant la situation chaotique du pays, il a salué le travail des dirigeants de club qui militent dans le football en Haïti.
« Faire tout cela en Haïti, invivable depuis des lustres, est la preuve que les dirigeants de football ne veulent pas que les calamités du pays tuent le talent et l’espoir des jeunes. Même sans ressources, ils foncent dans leus rêves et ambitions. Le football veut donner l’exemple que la situation du pays n’est pas une fatalité et qu’avec un travail planifié et honnête, on peut réaliser de belles choses, car nous en avons la tradition », a-t-il rappelé en guise de conclusion.
Legupeterson Alexandre
lenouvelliste.com