Ministre à la Jeunesse aux Sports et aux Actions civiques depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement Moïse – Lafontant, Régine Lamur occupe un ministère sans loi organique et à la tête duquel chaque ministre prend les initiatives suivant ce qu’il juge bon. Mais des initiatives que celui qui vient après élimine pour effacer celles de son prédécesseur. Qu’en est-il des propositions de loi et même de politiques devant régir ces différents secteurs ?
« Il y a une feuille de route gouvernementale qui a été remise à tous les ministres y compris moi-même concernant les actions qui devraient être entreprises par ces ministères. Dans le cas qui me concerne, cette feuille de route englobe les 3 axes : jeunesse, sports et actions civiques. Bien entendu, il y a toute une panoplie d’initiatives qui ont été recommandées dans le cadre de cette feuille de route et qui devraient s’étendre sur tout le quinquennat du président de la République tout en spécifiant que cette feuille de route n’est pas limitative. Il y a des actions qui ont été recommandées au ministère qui tiennent compte du fait que chaque ministère à sa réalité. Il faut donc agencer ces actions avec la réalité du secteur et dans mon cas particulier des secteurs. Nous sommes déjà embarqués dans le suivi de ces initiatives, bien entendu avec le staff du ministère », explique-t-elle.
Mais qu’en est-il des projets de loi et de politiques liés aux secteurs de son ministère ? Sur le projet de loi organique, devant définir le rôle de chacun au ministère, la ministre avance : « Aujourd’hui, nous avons non seulement la proposition de la loi organique mais aussi la proposition de loi sur le sport qui ont été acheminées quelques mois après mon arrivée à la Primature afin que ces propositions de loi puissent être introduites dans l’agenda législatif. C’était des propositions de loi qui étaient assez avancées et qui ont été validées par le secteur qu’en Conseil des ministres. À ce stade des débats, ce qu’il restait à faire c’était les acheminer à la Primature pour les introduire dans l’agenda législatif » répond-elle.
« Au moment où nous avons acheminé ces propositions de loi il y avait d’autres propositions qui étaient dans le pipeline (Propositions émanant de qui, validé par qui, sur lesquelles le secteur a eu quelle concertation), propositions qui avaient été envoyées par la Primature. Ce qui m’a été dit et aux autres ministres qui avaient acheminé des propositions de loi pour la prochaine proposition d’agenda législatif, ces propositions seront incluses dans la liste des propositions de loi qui seraient envoyées. Il y a beaucoup de volonté de la part du Premier ministre et du président en ce sens », a-t-elle précisé quand nous lui avons demandé la cause de ce retard.
En ce qui a trait aux propositions de politiques de jeunesse et politique de civisme, « il y a deux propositions, chacune se trouve à un niveau différent. En matière de procédure, la proposition de politique de jeunesse est à un stade plus avancée que la proposition politique en matière de civisme. Je m’explique: lorsqu’il y a une proposition de politique soit elle doit être discutée sur le point de vue sectoriel par la suite validée par ce secteur, soit à travers des tables sectorielles ou à travers des assises. Pour la proposition de la politique de jeunesse, cela a été fait depuis 2011. Mais, de nos jours, ce que nous avons remarqué, c’est que nous avons de nouvelles dynamiques, de nouvelles réalités surtout en ce qui concerne la jeunesse, qu’il y a la nécessité de revisiter cette proposition de politique de jeunesse avant de passer à cette validation à travers les assises nationales présidées par le président. Nous sommes à ce stade de cette proposition de politique de jeunesse. En ce qui a trait à la proposition de politique en matière de civisme, cela fait quatre à cinq ans qu’elle a été discutée au niveau départemental. Nous croyons néanmoins qu’il faut les revisiter avant même de reprendre ces discussions pour pouvoir avancer. »
Les propositions de loi sur le sport, de politique en matière de civisme et de politique en matière de jeunesse date de l’ère Évans Lescouflair. Cinq ministres (Jean-René Roosevelt, Magalie Racine, Himmler Rébu, Jimmy Albert et Abel Nazaire) ont hérité de ce dossier, mais aucun n’est parvenu à soumettre une de ces propositions au Parlement. Le ministre Jimmy Albert avait essayé de faire avancer le dossier en y incluant une loi organique devant fixer les rôles du personnel au ministère. Malheureusement, son successeur n’a pas été sur la même longueur d’onde et les projets sont restés un peu en berne jusqu’à l’arrivée de Mme Lamur.