Pour la toute première fois de l’histoire, une Haïtienne dispute et remporte une compétition internationale d’Aviron. C’était au Salvador au cours du mois de juin. Grande chance de médaille pour Haïti aux Jeux Centreamericains et Caraïbes en Colombie, Gabrielle Damato ne sera pas de la partie. Cause ? Sa fédération a pensé à l’inscrire trop tard.
Gabrielle Amato : Je m’appelle Gabrielle Amato. J’ai 16 ans et tout le monde me surnomme Gaby.
Enock Néré : Parlez-nous de vos origines?
Gabrielle Amato : Je suis née le 24 décembre 2001 à Port-au-Prince.
Enock Néré : L’aviron est un sport pratiquement inconnu en Haïti, comment êtes-vous devenue une adepte et une pratiquante de cette discipline?
Gabrielle Amato : C’est ma mère qui cherchait à me trouver une activité d’été pour meubler mes vacances. Un jour elle a vu un groupe d’athlètes pratiquer l’aviron sous un pont et quand elle est revenue à la maison, elle a décidé que cette discipline serait bonne pour meubler mes vacances d’été et m’a inscrite à un club d’aviron.
Enock Néré : Parlez-nous un peu de la compétition que vous avez gagnée.
Gabrielle Amato : 7 nations (Costa Rica, Honduras, République dominicaine, Guatemala, Porto Rico, Saint-Vincent-et-Grenadines, Honduras et le Salvador disputaient cette compétition avec Haïti. Disputée sur un lac, donc un espace ouvert et sans lignes devant séparer les compétiteurs, ce qui fait que je n’avais pas un point de référence à garder dans cette course. On savait qu’il y avait un point de départ et un point d’arrivée à atteindre sur un lac ouvert et sans une tracée rigide définie.
Enock Néré : Quelles sont les prochaines compétitions que vous pensez disputer?
Gabrielle Amato : Je devrais disputer les Jeux Centreamériques et Caraïbes aux Jeux de Baranquilla en Colombie. Dans le futur j’ai la possibilité de disputer une compétition au Guatemala en catégorie junior et éventuellement à Rio de Janeiro, les qualifications pour les Jeux panaméricains de 2019 à Lima, au Pérou. Pour moi, je sais que, hormis en catégorie junior, je ne vais probablement pas gagner la première place dans les plus grandes compétitions d’aviron que j’aurai à disputer dans l’immédiat vu que j’aurai à concourir avec des compétiteurs qui ont au moins dix ans de plus que moi. Cependant je compte disputer autant de compétitions possibles puisque cela me permettra de m’entraîner en vue d’acquérir de l’expérience et de m’améliorer à chaque compétition et considérer chaque place à grappiller comme mon propre challenge.
Enock Néré : Comment avez-vous accueilli votre victoire au Salvador?
Gabrielle Amato : Gagner au Salvador a été réellement pour moi une heureuse et amusante expérience. Cela m’a rendue très heureuse parce que je ne voulais pas seulement participer à la course pour me faire plaisir mais pour défendre les couleurs de mon pays Haïti mais aussi pour mon entraîneur et pour mes parents.
À propos de Gabrielle Amato
Née le 24 décembre 2001 à Cité Soleil, Gabrielle Amato est devenue Amato après le séisme du 12 janvier. C’est dans sa nouvelle famille qu’elle a appris l’aviron dans les circonstances expliquées dans l’interview qu’elle nous a accordée. Selon son père, elle sera absente des Jeux Centramérique, et Caraïbes qui auront lieu à Baranquilla parce que le Comité olympique haïtien a pensé l’inscrire longtemps après la date d’expiration des inscriptions, donc trop tard. Cependant si Gabrielle Amato ne disputera pas les Jeux Centreamériques et Caraïbes elle sera aux autres rendez-vous prévus dans son agenda et tentera de se qualifier pour les Jeux Panaméricains de 2019 à Lima, au Pérou.
L’aviron est un sport nautique où l’athlète dispute ses compétitions monté sur un bateau préparé à cet effet. L’athlète conduit donc son bateau tout au long d’une course sur une distance définie aux moyens de rames. Les courses d’aviron sont effectuées soit dans un bassin, soit dans un lac naturel ou artificiel sans ligne ou couloir à respecter par les compétiteurs, soit des courses où les couloirs ou lignes définissent le parcours de chaque compétiteur ou équipes de compétiteurs sur une distance définie. Aux Jeux Olympiques, par exemple, les compétitions d’aviron, courses en ligne et en bassin se font sur une distance de 2 000 m. Les courses d’avirons se divisent en « pointe » et en « couple ». En pointe, le rameur tient un seul aviron des deux mains. En couple, il en tient deux. Les bateaux comportent un, deux, quatre ou huit rameurs. A huit rameurs, un barreur est chargé de diriger le bateau et l’équipage mais, sur les autres bateaux « barrés », c’est un rameur qui dirige l’embarcation grâce à une petite barre au pied. Les compétitions olympiques voient tous les bateaux s’opposer au cours d’éliminatoires. Les premiers passent directement en demi-finales ou en finale à six bateaux. Les autres disposent d’une seconde chance, des régates de « repêchage » permettant aux premiers équipages de se qualifier. Le système de progression, et toute demi-finale, dépend du nombre de bateaux participant à chaque épreuve.
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