Au nombre de trois expatriées qui ont accepté de représenter la sélection haïtienne féminine de basket 3×3 aux Jeux de Barranquilla (20 juillet au 5 août) en Colombie, figure Stéphanie Paul. Cette dernière, qui porte les couleurs de l’équipe représentative d’Atlanta Georgia, est prête à prendre la nationalité haïtienne. Très attachée à la culture haïtienne, Stéphanie, bien qu’elle soit née aux USA, milite à distance pour qu’on ait une autre Haïti. Elle a accepté volontiers de répondre aux questions du journal Le Nouvelliste.
Stéphanie Paul : Après avoir réalisé un camp de basket-ball en Haïti, mon frère a parlé de moi aux responsables de la Fédération haïtienne de basket-ball. Ce sont ces derniers qui m’ont contactée et, sans réserve, j’ai accepté.
LN : Il semble que tu restes attachée, malgré la distance, à la culture du pays de tes parents ?
SP: Pour être sincère avec vous, je ne suis pas née en Haïti. Je suis née à Naples (Floride), et c’est là aussi que j’ai grandi. Cette ville est située au Nord et elle est à deux heures de Miami. Cependant, j’ai grandi dans un foyer haïtien. Il faut dire aussi que mes parents issus de la commune de Croix-des-Bouquets et beaucoup de membres de ma famille ont pris naissance en Haïti. J’aime la culture haïtienne. Et je suis très fière d’avoir mes racines en Haïti, et c’est pourquoi j’ai toujours dit que je suis Haïtienne.
LN : Quel est ton poste de prédilection ?
SP: J’espère apporter ma polyvalence à l’équipe haïtienne. Je peux jouer au poste de guard et de forward. Très honnêtement, je suis prête à tout donner, énergie ou encore force, pour permettre à Haïti d’aller de l’avant.
LN : As-tu l’habitude de visiter Haïti ?
SP: Vous savez que je suis une athlète et je joue comme professionnelle. A trois reprises, j’ai eu la chance de visiter Haïti. Pour le présent moment, c’est très compliqué pour moi vu mon emploi du temps. Même pour aller à l’université, c’est un peu difficile. En fait, j’ai une obligation avec mon équipe.
Toutefois, si je trouve l’occasion je le ferai avec plaisir.
LN: Pourquoi veux-tu à tout prix porter les couleurs d’Haïti ?
LN: Que je sache, Haïti ne comprend que des gens ayant une grande passion pour le sport. C’est pourquoi les athlètes sont fiers de la représenter. Jouer pour Haïti était un rêve qui est en train de devenir une réalité. J’aime trop ce petit pays.
LN: Mis à part le sport, es-tu prête à apporter ton aide à Haïti ?
SP: Mon père Jean Paul est toujours très actif dans la communauté haïtienne. Et pour cette raison, je veux l’aider à servir cette communauté en tout, soit en organisant des camps, soit en envoyant de l’aide alimentaire. Tout compte fait, je veux aider à la reconstruction et à la création de plus d’opportunités financières pour mes compatriotes.
LN: Connais-tu d’autres athlètes comme toi qui sont des Haïtiennes ?
SP : Si je ne m’abuse pas trop, il y a d’autres capables de jouer au basket qui sont des Haïtiennes. Certes, elles ne sont pas nombreuses. J’espère apporter mon expérience aux autres filles. Ce faisant, elles seront en mesure de savoir qu’elles pourraient faire comme moi.
LN : Quel est donc ton rêve ?
SP: Mon rêve est de jouer à un niveau professionnel plus élevé.
Le Nouvelliste : S’il fallait placer un dernier mot, ce serait quoi au juste ?
SP : Pour clore cette interview, je veux juste dire combien j’apprécie le combat que les Haïtiens mènent pour s’imposer, car je mène ce même combat. En tant que peuple, nous avons traversé et bravé pas mal de dangers. Je veux vous encourager. Restez forts !
Legupeterson Alexandre
lenouvelliste.com